On nous avait menti : "Le Dernier exorcisme" n’était pas le dernier. Et, au regard de la conclusion de cette « Part II », impossible de ne pas imaginer qu’il y aura encore au moins une suite aux aventures de Nell. Pourtant, rares sont ceux qui l’attendront frénétiquement, tant ce sequel peine à se hisser au – bon – niveau du premier. Ed Gass-Donnely abandonne le found footage (ce qui n’est pas un mal en soi), en revanche, il a aussi laissé au placard tout souci d’originalité. "Le Dernier exorcisme" se démarquait des autres films récents consacrés à des histoires de possessions ("Le Dernier rite", "Le Rite", "Devil Inside", "Possédée"…) parce qu’il mettait en scène un révérend-crapule, aussi compétent en exorcisme qu’une poule en ski de fond, recourant à divers trucages ingénieux pour simuler des manifestations démoniaques. Tourné sous la forme d’un documentaire, il parvenait, malgré ses incohérences, à surprendre et même, c’était le but, à faire flipper, sans oublier une petite dose d’humour et d’émotion avec une Nell attendrissante.
On retrouve cette héroïne dans ce deuxième opus – Ashley Bell continue à se donner du mal pour composer un personnage crédible – mais tout ce qui incitait le spectateur à éprouver de l’empathie à son égard a disparu. On peine à se soucier réellement de son sort tant Le dernier exorcisme : Part II pêche par son manque de rythme et d’enjeux. Ed Gass-Donnely abuse de jump-scares faciles et, hormis de belles scènes dans l’ambiance du Mardi Gras de La Nouvelle-Orléans, il peine à injecter suffisamment de tension pour scotcher le public aux sièges. On se dit qu’il nous parle, de manière métaphorique, de l’éveil d’une jeune femme à sa sexualité – entre curiosité, fascination, répulsion et culpabilisation – mais cette piste de lecture se casse vite la figure. Peut être ne faut-il pas prêter de telles velléités à un film qui n’arrive même pas à remplir le cahier des charges sur le plan de l’effroi.