Tous les Césars du monde.
Le Dernier Métro n'est que mon deuxième Truffaut, mais j'ai bien senti à la fin du film que celui-ci était de toute évidence un des meilleurs de notre grand François. Ces 10 Césars ne sont que le couronnement symbolique et légitime d'une oeuvre, et sûrement d'une carrière, immenses.
Malgré une voix off un peu lourde (mais rare, Dieu merci), et une fin un peu mollassonne, Le Dernier Métro est une pure merveille de mise en scène; une Deneuve et un Depardieu extraordinaires trônent impériaux dans ce film de maître par excellence; chaque regard en dit tant, chaque scène et chaque plan sont un véritable délice cinématographique. Classicisme, académisme, vous direz ce que vous voudrez les vilains, mais toujours est-il que j'ai ressenti en voyant ce film quelque chose d'assez inhabituel pour moi: le désir qu'il ne s'arrête jamais tant son élégance et sa passionnante force romanesque font mouche. Truffaut est avant tout un merveilleux conteur d'histoires, et Le Dernier Métro est d'une perfection scénaristique absolue, accompagné d'acteurs fantastiques, d'une image et d'un travail sur le son impeccables, de décors et de costumes aussi beaux que sobres.
J'ai vécu un moment de pur plaisir cinéphilique et cinématographique, un de ceux que l'on n'oublie pas et que très peu de films nous procurent aussi intensément. Et puis, Catherine Deneuve est immense. Immense. Cette coiffure, cette diction, cette présence, cette liberté, cette beauté, cette force, cette vulnérabilité, rien ne lui arrive à la cheville. A part un Depardieu au meilleur de sa forme... Le cinéma français est quand même si beau.
Amour.