En préambule, avant de démarrer cette critique, j'aimerais revenir à nouveau sur la distribution désastreuse du film qui en réalité a commencé depuis des mois. En commençant par rebaptiser le nom du film d'un titre français dégueulasse, et en présentant certaines affiches avec la mention "par les créateurs de Paul" alors que ça n'a rien à voir avec la saga, le ton était donné. Nous en arrivons à la visibilité du film, qu'est ce qu'a pu faire Edgar Wright pour être si peu exposé en France, l'échec commercial de Scott Pilgrim (même pas 20 000 entrées retiré au bout d'une semaine) n'a t-il rien à voir avec le fait que le film a été très mal vendu à la base, la faute à un désastre aux États Unis. Toujours est t-il qu'on va revivre la même chose ici avec The World's End, à peine une centaine de salle dans toute la France, même pas une putain de séance dans une ville comme Marseille, et quand il est distribué c'est de la version française à volonté alors que l'une des forces de cette série, c'est de jouer sur des dialogues savoureux et des tournures de phrases qui perdent tout son sens en Français.
Pour tout ça je remercie infiniment les petits gars d'Universal qui je suis sûr me lisent régulièrement.
Chez moi à Nice, 3 Gaumont Pathé qui passent en boucle Insaisissables, Elysium, Wolverine ( encore oui ) Lone Ranger, mais un seul et unique avec 3 pauvre séances en VF uniquement (tristesse quand tu nous tiens ), la première démarre à 17h30 dans la plus petite salle de ciné (65 places ) pleine pour le coup avec des gens qui râlaient du traitement du film. Quant à la VF imposée, quelle immondice, la voix du Loup Garou du Campus alias Emmanuel Garijo sur Simon Pegg, merde, la voix de Son Goku alias Patrick Borg sur l'un des personnages principaux, double merde, quant à Freeman, jamais entendu une voix aussi passe partout ! :( Je n'imagine pas combien de vannes bien écrites j'ai pu rater et à côté de combien de gags je suis passé, mais j'ai pu faire abstraction de tout ça malgré tout.
Voilà donc pour le coup de gueule terminé, on va passer à la critique du film.
The World's End est la conclusion de la trilogie Blood and Ice Cream, démarrée par nos compères Wright, Pegg et Frost en 2004 avec Shaun of The Dead, un hommage aux zombies, puis a poursuivi sa route en 2008 avec Hot Fuzz qui parodiait le film d'action, pour enfin terminer dans la science fiction 5 ans plus tard.
Le film démarre avec le personnage de Gary King ( Pegg ) qui nous explique en voix off que la meilleure nuit de sa vie avait eu lieu il y a 20 ans lorsqu'il avait entrainé 4 de ses potes dans une folle nuit d'ivresse dans laquelle le challenge était de boire une bière dans 12 pub. Même si suite à de nombreux imprévus, il n'ont pas été au delà du dixième, il était persuadé que jamais il ne revivrait pareil bonheur. Cependant tout ce monologue n'était pas narré qu'aux spectateurs mais aussi à son groupe de soutien, un des personnages se tourne vers lui et lui demande " tu ne regrettes pas de ne pas être allé au bout ?"
Notre héros bien décidé à réunir sa team d’antan pour terminer ce qu'il avaient commencé arrive à les convaincre de le suivre, c'est une fois arrivé dans leur ville natale que rien ne va se passer comme prévu et qu'ils sont loin de se douteur que leur vie ne sera plus jamais la même...
Malgré un début poussif et laborieux qui met du temps à mettre en place son histoire, le film monte en puissance sans jamais s'arrêter, il aura fallu attendre la fin de l'été pour tenir enfin le premier semi blockbuster que j'attendais et qui ne m'a pas déçu.
Sans vous révéler l'intrigue et ce qui en découle, Edgar Wright nous offre un melting pot de Shaun of The Dead et Hot Fuzz et multiplie à nouveau des références en tous genres qui fusent dans tous les sens. Véritable hommage à la Science fiction dans une intrigue des plus absurdes qui parodie gentiment tout en dédramatisant le genre, Wright est loin de prendre son film à la légère pour autant. Grâce à sa réalisation dynamique et soignée, ainsi que la chorégraphie millimétrée des comédien, on obtient des scènes d'actions percutantes et parfois même assez hallucinantes qui prennent à contre pied toute les productions qu'on a pu voir dernièrement qui en font trop ou pas assez.
Les acteurs sont tous en grande forme, Nick Frost a enfin droit à un rôle plus sérieux et sort de son archétype de Loser, Martin Freeman est enfin bien plus présent, quant à Simon Pegg, il arrive à passer du détestable au touchant avec une aisance impressionnante. Je regrette encore avec amertume cette maudite VF imposée mais j'en ai déjà assez parlé.
En final que vous dire, jouissif, addictif, dingue, drôle, loufoque et décalé mais aussi touchant, émouvant et intelligent, sans jamais sombrer dans la série B, The World's End conclue avec brio cette trilogie culte dans un final époustouflant. Wright est un réalisateur à suivre dans les prochaines années, son style soigné et maitrisé, sublime ce récit délirant, à voir absolument ( si vous en avez la possibilité, voir mon coup de gueule )