Citation de René Lévesque
Bon ben voilà on y est enfin, 4eme gros film d'Edgar Wright mais surtout le dernier opus de la Cornetto Trilogie qu'Edgar Wright avait mis de coté pour réaliser Scott Pilgrim, et au vu de résultat on l'en excuse (ce film est parfait, foncez). Cette fois ci on s'attaque, toujours avec la même super équipe, au genre de la science-fiction et plus précieusement du Body Slasher. Et pourtant, contre toute attente, Dernier Pub avant la fin du monde se retrouve avec presque 1 point de moins que ses prédécesseurs alors qu'il est aussi bon voir mieux que ceux-ci (je l'ai préféré à Shaun of the Dead). J'aimerai donc vous donner mon point de vue sur le pourquoi du comment, même si vous l'aurez deviné, c'est qu'il diffère d'une certaine façon avec le rendu attendu
Il y a quelque chose de presque malsain quand on y repense dans Le Dernier Pub avant la fin du monde et le pire c'est qu'on ne le remarque pas tout de suite. Et pourtant, quand on le compare aux deux autres films de la Cornetto on remarque tout de suite un décalage. Là ou les rapports entre l'individu et la société pouvaient presque être négligeables pour les non initiés, Dernier Pub avant la fin du monde va nous imposer le conflit idéologique, et même généralement va se montrer beaucoup plus dur dans sa manière de montrer la mort (des hommes) et surtout va beaucoup plus distiller son humour pour nous laisser entrevoir la détresse psychologique de nos personnages. Là ou le personnage de Simon Pegg avait le droit à une gentille fin compromis entre sa vie d'adulte et sa vie d'enfance dans Shaun of the Dead, et une fin dur mais difficilement sur le totalitarisme idéologique comprise par le grand public dans Hott Fuzz (pas que le film soit mauvais car Hot Fuzz est surement le meilleur opus de la Cornetto mais il a dilué sa fin avec un bon rythme et de l'humour pour ne pas lâcher le grand public, tous les cinéphiles ont compris le message), dans Dernier Pub avant la fin du monde il passe un message beaucoup plus clair et impossible à éviter, que ce soit les marques sur les bras de Gary ou son dialogue dans le "World's End": Il ne s'est pas adapté à la société ne serait-ce qu'un peu donc il se retrouve seul triste et fou, une personne qui n'est que rattaché à un sentiment passé qu'il ne pourra plus retrouver. C'est d'autant plus flagrant qu'au lieu d'être un spectateur qui nous accompagnent dans son délire, Edgar Wright reprend ici son poste de réalisateur, nous laissant impuissant à l'autodestruction de son personnage. C'est d'autant plus flagrant qu'il va volontairement calmer ses styles rythmique et de mise en scène pour nous faire redescendre sur Terre (dans la première partie du film), donnant à sa réalisation quelque chose de plus classique, de plus réel. Il va falloir attendre presque 40 minutes soi le combat dans les toilettes pour retrouver le vrai esprit Wright. Il va également utiliser les codes établis dans les 2 premiers volets pour enfoncer le clou, comme l'inversion des personnalité de Simon Pegg et Nick Frost ne rendant le retard de Gary que plus lourd mais aussi la blague de la barrière qui évoque la détresse du bonhomme, le papier de Cornetto qui ne sera pas attrapé et surtout cette campagne anglaise ici montré comme un lieu de nostalgie et d'une époque révolue qu'on ne voulait pas forcément retrouver.
Bon, je dis tout ça mais on reste dans un Cornetto Trilogie, donc on a droit, surtout dans la deuxième partie, à une réalisation incroyable à la Edgar Wright avec un montage parfait, de l'humour sous différentes formes mais qui marche à chaque fois et bien sur une scène jouissive de baston dans un Pub. En fait ce qui à permis à l'équipe Cornetto de créer l'ambiance de Dernier Pub avant la fin du monde c'est la prouesse d'Edgar Wright à créer et entremêler les émotions sans qu'elles ne se décrédibilisent entre elles.
A vrai dire je ne sais pas si Le Dernier Pub avant la fin du monde est le pire film de la Cornetto et à vrai dire je m'en fous car en temps que Triptyque, les trois œuvres complètent à merveille, faisant de ce film la meilleure fin possible à la trilogie.
Déjà nos héros n'échappent pas à l’explosion, à leur destin car ce n'est pas possible. Et ensuite le monde créé est assez ambigu car d'un coté chacun fait un peu ce qu'il veut mais de l'autre on assiste à la mort des arts de la culture et de la civilisation, sans règles, sans lois, et même si quelque part nos héros trouvent un certain bonheur à ça on voit bien que ce n'est pas le cas de tout le monde, et que même une majorité de personne on l'air d'en souffrir, nos héros ne se sont même jamais revu. Et dans tout ça nous, nous sommes un peu cette entité suprême, essayant que concilier individu et société pour que tout aille pour le mieux pour tout le monde...mais que c'est impossible, il faudrait qu'on soit des robots mais nous sommes des hommes, alors devant l'inévitable on abandonne car "Fait Chier"
Finalement en 10 ans et 3 films, cette joyeuse équipe de cinéaste cinéphage nous a proposé, au delà de la simple parodie et de joyeuses scènes d'action, une véritable leçon de cinéma, à déguster de préférence avec une pinte au fond d'un bon vieux Pub anglais