Cinq jeunes garçons ont décidé de faire "le barathon" qui doit se concrétiser par la tournée des douze pubs de leur petite ville d'Angleterre en ingurgitant dans chacun des pintes de bière mais la mission échoue. Chaque membre de la petite bande part faire sa vie. Vingt ans plus tard Gary, un garçon exubérant et sans complexe, décide de réunir les anciens amis afin de réussir cette fois leur mission en terminant leur périple par le pub " «The World's End», le seul qu'ils n'avaient pu atteindre. Les quatre copains, Andrew, Oliver, Steven et Peter, finissent par se laisser entraîner dans cette aventure mais si le "barathon" démarre bien, l'ambiance finit par se gâter des choses inquiétantes semblant se dérouler dans leur ville natale...
Ah nostalgie quand tu nous tiens ! Gary est un type que je classerais de grande gueule et n'ayant pas évolué dans son comportement et ses idées depuis sa jeunesse. L'échec subi il y a vingt ans n'est toujours pas digéré et reste là comme une blessure béante vu son ego. Les quatre copains finissent bien sûr par abandonner leur vie bien rangée rien que pour ce challenge qui ne s'annonce tout de même pas trop périlleux toutefois dans la cité il règne une ambiance bizarre. Les cinq amis paraissent "étrangers" lorsqu'au détour de leur chemin ils croisent d'anciennes connaissances. Ils vont en fait découvrir lors d'une bagarre que ces gens ne sont que des robots et lors de leurs mutilations ou de leurs blessures sort de leur corps un liquide de couleur bleue. La population est devenue uniforme dans les actes et dans la pensée. La diversité n'existe plus, elle est bannie et gare à celles ou ceux qui n'entrent pas dans le rang. Le fameux «The World's End», le seul pub qu'il reste à conquérir est le théâtre d'une sacrée surprise et d'un rude débat d'idées sur la société.
Rêve ou réalité, ces humanoïdes ont-ils envahi la petite ville ou s'agit-il d'une vision apocalyptique de notre société mijotant dans le cerveau de ces cinq potes absolument imbibés d'alcool ? Est-ce la fin définitive d'un monde cosmopolite dans lequel la liberté d'expression peut encore s'exercer ? C'est le dilemme que nous propose le réalisateur Edgar Wright. Le sujet est surprenant, animé et parfois amusant. La mise en scène ne grouille pas de grandes trouvailles, toutefois les bagarres sont bien réglées et ce liquide bleu se rapportant certainement aux toilettes régulièrement fréquentées par nos buveurs de bière mérite le détours au même titre que ces humanoïdes démembrés qui se reconstituent comme ils peuvent tout en poursuivant leurs actions.
Du côté de l'interprétation, il n'y a rien à dire. Simon Pegg dans le rôle du "meneur" est vraiment à sa place dans son personnage "jusqu'au-boutiste". Il nous offre notamment une véritable tirade très aboutie sur la société telle qu'il la conçoit. Les quatre copains qui se font tirer l'oreille pour participer à cette épopée, Nick Frost: Andy, Martin Freeman: Oliver, Paddy Considine: Steven,Eddie Marsan: Peter, se montrent également très efficaces dans cette folle aventure absolument débridée qu'ils vivent à leur manière. Je vais également ajouter la charmante Sam, interprétée par Rosamund Piki qui ne sera pas de trop pour prêter main forte aux "humains".
Voici donc un film distrayant, un peu délirant et qui ne manque pas d'actions assez "explosives" sans être cependant exceptionnelles dans le genre. Ce cocktail nous fait passer un agréable moment considérant par ailleurs que le message délivré par cette histoire est tout à fait louable, la réalité se mêlant très souvent à la fiction.