Le Dernier Rempart par FPBdL
Fallait bien que je me laisse tenter par ce prétendu chef-d'oeuvre de l'action...
La première intrigue qui naît dans notre esprit lorsqu'on tente les premiers flirts avec le film c'est le nom de son réalisateur. Kim Jee-Woon, Sud-Coréen adepte des films frissons, ayant réalisé 10 ans auparavant - Deux soeurs - et fraichement débarqué en Amérique pour proposer à Schwarzee d'incarner un super shérif, lui le mastodonte du film bourrin interplanétaire. Car même s'il n'a pas écrit le scénario, le postulat de Kim Jee-Woon est de diriger un film qui rien que par le nom présage de grosses raclées ou des gunfights monumentaux, pour lesquels c'est bien connu, les gros doigts boudinés de Governator sont plus qu'appropriés.
Depuis son étagère, sagement entreposé entre - la Belle et la Bête - et - Manon des sources -, - Le Dernier Rempart - m'a fait du pied pendant vingt bonnes minutes avant que je me laisse décider.
Sur l'affiche, le shérif regarde au loin, tenant en main gauche un revolver magnum de 40cm, histoire de rendre bien explicite le thème du film. Pas sûr que ce soit un film à voir en famille, mais plaisir coupable assuré !
Dès la première scène, autre que l'outrageux placement Chevrolet qui perdurera jusqu'au bout, on ne peut être qu'atterré de la mine fatiguée de notre héros, le visage zébré de méchantes rides et qui semblent avoir pris 10ans depuis - Expendables -. Pour mieux coller au personnage, peut être Arnold a t-il dit non au botox ?. Malgré ça, pour notre plus grand bonheur, ses répliques conservent leur ton habituellement sarcastique faisant de Scharzee un notable qui se distingue de l'océan des salariés du 7ème art.
Le casting est plutôt sympa. En supplément et pour le même prix, on s'offre Forest Withaker, un acteur qui rentre complètement dans ses rôles, qui depuis - Phone Game - et - Le dernier Roi d'Ecosse - n'a plus ses preuves à faire dans la peau du flic et du personnage complexe psychologique. Johnny Knoxville amène sa touche d'extravagance, un petit complément d'humour fraid très appréciable ; sans oublier Luis Guzmán dans la peau du second du shérif un peu dépassé par la situation, un rôle secondaire certes mais loin d'être insipide. La mise en scène est logique, soutenue et les plans s'enchainent avec vigueur. Le scénario est réussi, parfois même capable d'idées originales. Mais on va pas se mentir. Si le film réunit tous les codes de la production Hollywoodienne, on prend aussi de plein fouet les raccourcis presque subliminaux qui permettent de rendre l'action plus facile, notamment une course entre une Corvette surpuissante et une camaro, curieusement équilibrée.
Quant à la bande originale lorsqu'elle se manifeste, faut le dire, elle est assez pourrie. Désagrément mineur direz-vous puisque ce n'est à l'évidence pas pour entendre des mélodies qu'on va voir ce film. Non, l'affiche a bien cernée sa cible, on y va pour les grosses tartes dans la tronche, pour les cervelles éclatées, les machoires rotationnées et les corps démembrés. Et là dessus, force est de constater que la promotion faite autour du film paraît un peu prétentieuse. Si le réalisateur nous récompense de quelques éclaboussures mémorables, on ne peut pas le qualifier de particulièrement bourrin ou d'être plus bourrin qu'un autre métrage du même genre.
- Le Dernier Rempart - fait passer un bon moment, arrive à captiver et faire sourire. C'est distrayant à l'occasion d'une soirée détente.
B.A. ici : http://www.youtube.com/watch?v=_Y_sEf-F-1U