Le dernier rempart se veut porteur du comeback d’Arnold Schwartzenegger, qui depuis sa carrière politique s’était contenté de petits rôles dans Expendables et Expendables 2. Il est réalisé par Kim Jee-won, à qui l’on doit notamment 2 soeurs (élu Film d’Horreur Le Plus Flippant Au Monde par votre auteur), la violence de J’ai rencontré le diable, et Doomsday Book, vainqueur du festival Fant-Asia 2012.
A mi-chemin entre l’épisode de série TV policière et le nanar bourrin des années 80, Le dernier rempart peine à se donner une direction précise. Son caractère hybride, déroutant de prime abord, contribue surtout à ennuyer le spectateur pendant une bonne première moitié du film. L’histoire est lente à se mettre en place, divisée entre les mésaventures du FBI à Las Vegas et celles d’une poignée de bleus dirigés par Schwartzy, près de la frontière. C’est notre interrogation quant au lien se tissant peu à peu entre ces deux entités qui maintiendra un semblant d’intérêt, encouragé par quelques scènes d’action.
Il faudra malheureusement s’armer de patience jusqu’au dernier tiers du film pour profiter d’un véritable lâchage et surtout, du retour de Schwartznegger qui se fait très discret jusque-là. Fatigué, le teint orange (?), l’acteur nous prouve qu’il se révèle moins décrépit qu’il n’en a l’air. Le comeback de l’acteur se cale sur celui de ce vieux shérif qui a gardé son honneur et toutes ses compétences. C’est un plaisir de le voir reprendre ses bonnes vieilles habitudes, à grand renfort d’armes de gros calibre et de punchlines aussi clichées qu’invraisemblables qui ne manqueront pas de faire sourire, avec quelques hommages à ses films précédents au passage.
Excepté son personnage principal qui saura faire poindre en nous une douce nostalgie, et quelques cascades hilarantes de par leur exagération, n’y a pas grand-chose à sauver de l’oeuvre. Ses personnages secondaires, bien que travaillés, sont globalement cannibalisés par notre affection envers la star. Certaines invraisemblances de scénario, de maquillage ou de comportement de la part des protagonistes seront embarrassantes, seulement rattrapées par des dialogues surréalistes et clichés qu’il faudra écouter au second degré pour esquisser un sourire. Sans oublier de délicieux fonds verts parfaitement visibles dès que l’action se situe dans l’habitacle d’un véhicule à pleine vitesse.
Le dernier rempart est au final un film caricatural à apprécier comme tel, dont la fin, véritable apothéose de kitsch, ne rattrape pas l’ennui ressenti la majorité du temps. Les adeptes de films d’action l’apprécieront peut-être à sa juste valeur.