Arnaques en série

"Le dernier sou" fait partie des tous premiers films réalisés par André Cayatte et c'est un des derniers films de la Continental aux ordres des allemands pendant l'Occupation. Le film a été tourné en 1943 mais n'est sorti qu'en 1946.
Le film raconte l'histoire d'une société spécialisée dans l'escroquerie par exemple, en embauchant des vendeurs de matériels genre postes TSF mais où le vendeur embauché pour l'occasion avance le prix des équipements et doit se débrouiller pour rentrer dans ses sous, ce qu'il ne peut le plus souvent pas faire... Le rôle du patron de cette société est assuré par Noël Roquevert.
Une des victimes est un jeune sportif, champion de vélo sur piste. Une idylle nait entre lui et la secrétaire de la société (Ginette Leclerc) qui n'hésite pas, à ses risques et périls, à affranchir le jeune embauché.
Il faut bien avouer que l'intrigue est un peu tirée par les cheveux et difficilement crédible. Malgré cela, les acteurs sont plutôt convaincants que ce soit Noël Roquevert, inhabituel dans un rôle d'escroc à la morale très élastique ou bien Ginette Leclerc en garce (ça, c'est plutôt un rôle habituel chez elle) qui tombe amoureuse raide dingue du petit jeune.
Parmi les victimes d'escroquerie il y a aussi l'inénarrable Charpin, en fin de carrière, qui, il faut bien l'avouer, semble ici prédestiné à avaler toutes sortes de couleuvres.
Un point est surprenant dans le film vu aujourd'hui : j'ai dit qu'un des héros était un champion cycliste sur piste. On le voit donc participer à un championnat de vélo au Vel d'Hiv en 1943, soit un an après la rafle des juifs en juillet 1942. C'est surprenant aujourd'hui mais peut-être pas tant que ça puisque le vélodrome n'a cessé d'être utilisé jusqu'en 1959 pour toutes sortes d'activités date à la quelle il a été démoli.
Ce film est à ranger dans la case des intéressantes curiosités cinématographiques.