Quatre ans après L'homme qui n'avait pas d'étoile, Kirk Douglas revient en cow-boy de western.
Mais contrairement à Dempsey Rae le cow-boy sympathique, le Marshall Matt Morgan est plus complexe et surtout plus sombre.
Bien plus sérieux et sombre que L'homme qui n'avait pas d'étoile, Le dernier train de Gun Hill crée une atmosphère de malaise et de peur.
Le film s'ouvre sur la femme de Matt, une indienne violée et assassinée. Après cela, ce dernier ne pensera plus qu'à la vengeance quitte à menacer/tuer sans remord jusqu'à faire peur.
Pourtant, le spectateur ne peut pas s'empêcher de comprendre ses actions après l'horrible drame lui étant arrivé; en particulier quand la société à laquelle il fait face est juste dégueulasse.
Une femme a été violée et assassinée? On s'en fout, c'était qu'une indienne de toute façon. Je dirige la ville et je punirai pas le violeur parce que je fais ce que je veux.
Ici, pas de petite chanson rassurante, presque pas de moments de légèreté. Juste de brutales confrontations où Matt ne peut avoir confiance qu'en lui-même et s'en fiche de la douleur qu'il peut causer autour de lui
surtout Linda (Carolyn Jones) tiraillée entre sa relation avec Craig (pourtant toxique) et son affection pour Matt qu'elle finira par aider après avoir appris la vérité
Sans compter Kirk Douglas qui joue sans doute un de ses premiers rôles les plus sombres, le reste du casting s'en sort bien; Earl Holliman en Rick Belden se révèle convaincant en minable détestable, Anthony Quinn en Craig Belden en plein dilemme entre son amitié avec Matt et son amour pour son fils, qu'il sait pourtant être un ignoble individu.
Car en effet, dans ce film, pas de manichéisme. Tout le monde a quelque chose à se reprocher; Graig qui dirige une ville et bats sa maîtresse
qui finira par se détourner de lui lui hurlant qu'elle veut que Matt réussisse
...mais aime sincèrement son fils parce qu'il est tout ce qu'il a selon lui
, Matt qui pense tellement à sa vengeance qu'il va jusqu'à en oublier que son fils l'attend.
Le film se terminera sur Matt qui a atteint son but mais pas de manière triomphante typique sur un héros vainqueur de ses meuchants ennemis puisque sa vengeance lui vaudra de tuer son ancien ami (qu'il voulait épargner) qui lui dira pourtant dans son dernier souffle de bien élever son fils. Une façon de lui dire de ne pas faire la même erreur que lui qui a laissé son fils devenir une ordure?
Le film semble-t-il nous montrer que rien n'est noir ou blanc? Que même des ordures peuvent avoir des sentiments? Que la société peut nous transformer en monstres? Que les monstres sont aussi humains donc qu'il y a un monstre en chacun d'entre nous?
A nous de faire notre propre interprétation.