Inutile de vous le cacher plus longtemps, après la critique enthousiaste de la Prune, je suis fortement déçu.
Alors, oui, Kirk Douglas, dans un rôle un peu glacial est pas mal du tout, mais c’est un peu le seul. En fait, il y a quelque chose de bancal dans cette histoire, quelque chose qui ne fonctionne qu’à moitié. Un problème de ton peut-être, comme lorsque Anthony Quinn, qui vient d’apprendre que son fils a massacré une jeune femme après l’avoir violée lui reproche gravement de lui avoir menti en revenant de son exploit. Je sais bien avoir beaucoup disserté ailleurs sur la supériorité du mensonge en tant que crime sur le viol et le meurtre, mais je n’aime pas forcément avoir raison à ce point.
Anthony est un peu mou d’ailleurs, mal à l’aise dans son rôle mal écrit de type qui est supposé à la fois être un vieil ami fidèle et courageux de Kirk et un petit tyran local assassinant tout ce qui bouge et qui aime aussi à frapper longuement sa compagne quand le temps s’y prête…
Du coup, le film perd pas mal en crédibilité, surtout que le fiston est joué par une abominable moulasse.
C’est dommage, parce que le film est un intéressant mélange entre Un homme est passé que Sturges a réalisé quatre ans plus tôt et 3h10 pour Yuma qui est sorti l’année précédente. C’est embêtant finalement d’avoir poussé le bouchon trop loin pour effarer le spectateur au début du film, ça fait que même le chouette duel final perd un peu de son sens, et l’ensemble laisse un petit goût désagréable dans la bouche.
Par contre au milieu de ce ramassis de mâles médiocres, Carolyn Jones, la future Morticia Addams de la série TV, compose un vrai personnage féminin aux yeux ravissants qui sauve le film de mon indifférence polie.