En 1947, l’Anglais Louis Mountbatten est nommé vice-roi et gouverneur général des Indes. Sa mission d’importance et périlleuse est de permettre au pays de gagner son indépendance.
L’histoire serait écrite par les vainqueurs. Qu’en est-il quand il n’y en a pas ? A Delhi, les centaines de domestiques du palais royal, bientôt gouvernemental, s’affairent pour accueillir dans l’or et l’opulence, le Lord et sa famille. Un occupant britannique en partance, affaibli par des années de guerre et de rationnement au point de saliver devant un poulet apprêté pour un chien. Cette inversion étonnante du rapport de force n’est qu’une illusion et la réalité indienne plus complexe et douloureuse. La liberté a un prix pour ce pays aussi vaste et peuplé qu’un continent, gangrené par les conflits religieux, l’illettrisme et la mortalité enfantine. Unicité ou répartition ? Hindous, Sikhs et Musulmans opposent leur point de vue. En coulisse, Churchill préconise la création de deux États, à l’image de l’Irlande et de la Palestine. En conséquence, le plus grand exode de l’humanité – 14 millions de migrants sur les routes dont 1 million n’atteindra jamais la destination choisie. Le film met en lumière ce pan de l’histoire peu connu des non-initiés. La réalisatrice d’origine indienne le raconte avec efficacité. S’inspirant peut-être du procédé utilisé par Robert Altman dans Gosford Park et repris dans la série à succès Downton Abbey – à qui elle emprunte son acteur principal Hugh Bonneville – elle fait se refléter sur les serviteurs les enjeux des délibérations dirigeantes. On lui pardonnera ses élans romantiques qui digressent pour retenir la qualité soignée de l’ensemble.
7.5/10
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