Le dernier voyage du Demeter est un film d’horreur sur Dracula. Plus précisément, il se concentre sur le chapitre VII du livre, qui nous présente le sort funeste du bateau Demeter, transportant Dracula de ses terres natales jusqu’à Londres.
J’ai trouvé cela excellent. Un film d’horreur maritime qui revient à une vision classique du vampire en adaptant de très belle manière le chapitre qui m’a le plus plu du livre. Il retrouve ce qui fait la renommée des bons films d’horreur : prendre le temps de développer les personnages et l’ambiance au début du film afin que la galerie de personnages, qui va brutalement disparaître, nous soit sympathique. La situation initiale n’est ni trop longue, ni trop courte, et distille déjà une ambiance particulière. Les personnages ont tous une personnalité bien marquée, dépassant le simple archétype (même l’enfant du film est agréable et loin d’être stupide, un comble).
Le film (à l’inverse du récent Alien : Romulus, par exemple) garde son ambiance sombre, pesante et surprenante tout au long du film. La fin ne semble pas précipitée et offre de beaux moments. Enfin, il faut absolument que je parle de Dracula. Revenant aux sources, son design embrasse l’aspect monstrueux et démoniaque qui est le sien, tout en occultant totalement sa nature romantique qu’on voit désormais partout. Évitant l’écueil d’en faire seulement une bête, il est violent, fourbe, intelligent et imprévisible. Il est bien évidemment la star du film, tout en étant une ombre omniprésente et écrasante sur l’ensemble des personnages.
De manière globale, on y croit. Le bateau est bien réalisé et mis en scène. À l’inverse des débilités que je lis ici et là, le film, et plus particulièrement Dracula, n’est pas saturé de CGI. Au contraire, on a davantage recours à des effets pratiques qu’à des effets numériques. D’ailleurs, le tout est très bien fait et, de nos jours, c’est devenu rare.
En bref, voilà un film de genre très efficace qui souhaite développer la vision de son réalisateur avant tout. Dracula retrouve sa violence et sa grandeur, mission accomplie.