Mais qu'est-ce qui a fait courir les 2,2 MM de spectateurs de ce mauvais polar en 1958 ?
Gilles Grangier, Jean Gabin ? D'autant que ce film est en noir et blanc et quoi qu'on en dise, ça n'ajoute rien au caractère un rien nébuleux de cette histoire neuneu sans intérêt.
Enième film de came dans les boites à putes de Pigalle et énième règlement de compte de truands dans le milieu, bref rien de bien neuf dans le 7° art sauf que la victime n'est autre que le futur beauf du futur président Mitterrand, dont la carrière démarre sur les chapeaux de roues (l'acteur, pas l'autre !) Roger Hanin, avant de devenir cet excellent Navarro, avait eu pas moins de six de ses films sortis en 1958... Overdose ? Même s'il ne fait comme ici qu'une apparition éphémère ! Un mauvais garçon, ça prend des risques, et des balles...
1958 c'est l'année ou les dix commandements triomphent au Box-Office. Mais c'est aussi celle d'un outsider : les "Misérables", dans lequel Gabin joue à mon avis son plus beau rôle. Il n'interprète pas Jean Valjean : il l'est... Et il maternera Cosette depuis son enfance jusqu'à ce que elle ne s'envole du nid paternel.
Ce film-ci n'arrivera lui qu'en 27° position la même année, et là encore, Gabin va jouer les chaperons d'une jeune camée qui soi-disant chante, dont il va tomber amoureux et pouponner comme Cosette. Pas très crédible dans la mesure ou Nadja Tiller joue faux comme pas possible et je n'ai pas cru une seconde à cette idylle de vieux, aussi rocambolesque que le mariage de la carpe et du lapin... Tellement creux qu'on meuble avec ce qu'on peut comme des chansons... Avoir été Miss Autriche ne contribue pas à faire le talent d'une comédienne...
Il y a bien aussi Darrieux, dans un rôle aussi froid, évanescent que douteux et qui n'a pas du plaire aux pharmaciens !... Mauvaise médecine, à moins que vous ne soyez en manque... de polar !
A vos bons soins...
Arte le 08.04.2019