Cette série noire se distingue plus ou moins des traditionnelles adaptations au cinéma par son atmosphère particulière, délétère et pessimiste. Pour autant, la mise en scène de Gilles Grangier ne parvient que rarement à affirmer le moindre style, et son récit manque d'autant plus de relief que les dialogues d'Audiard sont étonnamment sobres.
Cette histoire nocturne, accompagnée par des rythmes de jazz langoureux, associe un flic intègre et une droguée dépendante au coeur d'un drame criminel et d'un trafic de stupéfiants. Il semble que Grangier soit passé à côté du sujet car, si l'attente du dénouement n'est déjà pas franchement haletante, le réalisateur n'a surtout pas su caractériser la relation entre l'inspecteur de police Gabin et Nadja Tiller. Leur liaison sentimentale est vague, plombée par la rigueur figée de Gabin et dépourvue de la dimension psychologique qui aurait été utile pour éclairer une relation inattendue et, dès lors, improbable.