Nouveau long métrage de Dupieux, le 3e en moins d’un an. L’Oizo carbure et nous propose ici une nouvelle expérience de cinéma.
Une mise en abyme d’une mise en abyme d’une mise en abyme... Bref le but est de perdre le spectateur et c’est chose faite ! Dupieux c'était déjà joué de nous ainsi avec Daaaaaali, Réalité et surtout Rubber ou on retrouve cette même philosophie du "No sens".
Cette volonté de troubler est aussi aidée par l’humour des personnages et leur jeu très juste. Mention spéciale à Lindon et Quenard.
On est donc agréablement perdu entre réalité et fiction. Dupieux l’évoque plus clairement en fin de film et pointe du doigt une vraie schizophrénie qui peut toucher les acteurs.
Une scène est géniale : celle où Lindon met une fausse moustache et se grime pour quitter le plateau : c’est le monde à l’envers…
Aussi, Dupieux se veut critique dans ce film. Et tout le monde y prend pour son grade : les acteurs égocentriques, les dérives sexistes et homophobes dans le cinéma, les producteurs exigeants, la candeur du public, la société voyeurisme, #Metoo et surtout l’IA qui est ici à la tête du scénario et qui dirige de manière statistique un tournage. Dupieux nous montre tout cela avec beaucoup d'humour.. car oui, on rit vraiment beaucoup !
On comprend maintenant pourquoi ce film a fait l’ouverture de Cannes.
Enfin, on nous laisse avec un traveling interminable qui fait écho à l'interminable traveling de la première scène en nous montrant l'envers du décors, en nous montrant la réalité.... La boucle est bouclée.