Film du style "nouvelle nouvelle-vague", très visiblement ignare des enjeux sociaux de notre époque et de leur véritable importance, qui fait du mal à toutes les luttes en en caricaturant les positions par des dialogues aux blagues beaufs, elles pas nouvelles.
On peut aisément imaginer la satisfaction du génie bourgeois revoyant son œuvre, délecté par l'insolence de sa prétendue vision innovante.
Peut-être parce qu'il est inquiété par la cancel culture, il emploie tout de même dans sa fiction l'existence d'une IA qui aurait écrit tous les propos qu'il a réussi à vaguement comprendre comme problématiques - ce qui est bien entendu pratique pour ne pas assumer pleinement les propos tenus, lui permettant de retomber sur ses pattes en cas de scandale ainsi que de prétexter l'essai artistique précurseur.
Quentin Dupieux est si prolifique - ou bien installé dans son entre-soi de gens du Cinéma Français - qu'il peut sortir trois films par an, largement distribués et bénéficiant d'une bonne visibilité. C'est dommage, qu'ils soient tous avec un fond misogyne, et c'est dommage que celui-là s'applique en plus ici à y dresser des hommes de pailles et perpétrer des discours qui desservent des luttes si importantes, car les victimes sont nombreuses.
Et l'homme, modeste, finit son commentaire constructif sur un truck-out de trois minutes sur un rail de caméra sous des airs de jazz, inspiré par un célèbre autre bourgeois à la mise en scène inepte du cinéma.