Trois films en dix mois, et avec une propension plus grande à s’interroger sur l’art et la fiction via un traitement par l’absurde. Après tout, qu’est-ce que l’art? Qu’est-ce qui le codifie? Quel est son intérêt si tant est qu’il en ait un? Est-ce une échappatoire? Un refuge? Un prolongement du réel? Quelles sont ses limites? S’arrête-t-elle au bout du rail de travelling? Quelles sont son intentionnalité (Daaaaaalí !) et son universalité (Yannick) ?
Autant de questions dont la réponse n’existe pas, mais qui permettent à Dupieux de livrer une nouvelle pastille savoureuse qui ne s’embête même plus à poser des murs dans son décor puisque l’on enverra de toute façon valdinguer le quatrième d’entrée de jeu. Alors on déblatère dans un monde d’egos propice aux dramas vains, on construit un récit symétrique où le blanc ouateux des deux premières fictions imbriquées l’une dans l’autre laisse place à l’ensoleillement alors que l’on entre dans la troisième phase, supposée réalité de la fiction, et plus bienveillante envers ses personnages. On traite des sujets du moment avec espièglerie (I.A., effondrement, perte de contact avec la nature…) sans jamais creuser plus que de raison, car ce n’est pas l’endroit.
Non, Le Deuxième Acte propose plutôt un traitement en forme d’ode à la spontanéité dans la création, les interférences des comédiens jouant les comédiens semblant plus naturelles que les lignes de dialogue creuses qui forment l’intrigue la plus imbriquée dans cette poupée gigogne narrative. On raille les dérives du politiquement correct tout en restant dans les clous. Bref, on passe un moment drôle et bien emballé, en compagnie d’un casting à l’auto-dérision agréable. Un moment Dupieux, qui s’il ne surprend plus comme naguère (rythme de production oblige), continue à faire son petit effet.