Le Deuxième Souffle par Bung
Le Deuxième Souffle, c'est d'abord un polar, un film où trois gaillards s'échappent de prison, et se retrouvent poursuivis par un flic (Meurisse, terrible Meurisse) retord et blasé des affaires de gangsters.
Gus (ce cher, ce grand Ventura) veut se barrer en Italie. Il revient voir Manouche et l'embarque avec lui dans ses turpitudes, pris dans ce monde de gangsters qui change tellement malgré qu'il n'y ait pas de réels changements - tous se connaissant plus ou moins, amis comme rivaux. Mais il est obligé de faire un dernier coup pour se constituer un capital. Suite à une trahison, il se venge et il ne restera plus qu'à Meurisse de nettoyer le Lino d'une teinturerie.
Techniquement très bon, j'aime, j'idolâtre même toujours ce travail sur les plans, constants dans sa réalisation, offrant ces moments où la carcasse d'un fourgon tombant en morceaux devient un point mouvant devant une falaise abrupt, où les déplacements d'un véhicule sur une corniche exploite comme il faut l'espace du cadre.
Et comme l'histoire qui supporte tout ça se suit, nous perd parfois, mais nous rattrape ensuite, il est vraiment malheureux que le travail de Melville soit pour ainsi dire noyé dans la crasse pseudo-artistique qui a "éclos" les années suivantes.
Un très bon polar, agréable, violent, d'une technicité exemplaire, avec des coups tordus, des gueules. Il manquerait peut être un peu de folie. Mais c'est juste pour être emmerdant.