A la fin du XVIIIe siècle, dans l'invasion de la Pologne par les Prusses, un jeune homme est sauvé de l'emprisonnement par un homme inconnu. Peu à peu, en parcourant le pays, ses idéaux de paix et de liberté vont faire place à la folie.
Second film d'Andrzej Zulawski, Les diables représente un style plus affiné concernant l'hystérie de ses personnages, qui peut agacer. Ce qui est parfois mon cas, j'ai toujours beaucoup de mal avec le côté outré du réalisateur où ça ne fait que hurler. Mais s'il y a bien une chose que je ne pourrais pas lui retirer, c'est sa très grande beauté plastique. Le tournage a été effectué en Pologne sous un temps glacial et on le ressent à travers les tourments des personnages, les paysages blancs, et ce ciel gris qui donne une impression d'Apocalypse.
Il faut dire aussi que Zulawski n'était pas un réalisateur qui cédait la moindre concession, alors le parcours de ce jeune homme sera ponctué de sexe, beaucoup, et de violence, énormément, comme s'il représentait à lui seul l'état dans lequel se trouvait alors la Pologne en 1972, sous le joug communiste. Ce qui explique sans doute pourquoi le film a été censuré durant des années.
Il en résulte une œuvre difficile d'accès, assez lente, qui aurait mérité un peu plus de concision, mais dont sa beauté, paradoxale quand on voit les horreurs à l'image, ne laisse pas indifférent.