Il s'agit sans doute ici d'un des meilleurs films de son auteur... Jesus Franco donne tout ici en réalisant un film un peu moins flemmard que d'habitude. Parce que Franco est un excellent réalisateur et faiseur d'images, il tourne des scènes géniales, mais c'est un peu paresseux, on sent le truc vite mis en boîte et malgré ça son cinéma garde une esthétique très recherchée et des scènes vraiment dingues, cependant ça ne tient pas toujours sur la durée. On a ici un film plus « sage », mais doté d'un noir et blanc réellement sublime, d'une mise en scène aux petits oignons et d'un scénario coécrit avec Jean-Claude Carrière (scénariste pour Bunuel, Haneke, Godard...). Du coup, tout de suite ça de la gueule !
On de belles trouvailles dans l'esthétique du film, notamment dans le costume de Miss Muerte, nue sous une combinaison transparente avec une araignée incrustée cachant juste ce qu'il faut cacher, voire même moins. Sexy ! Et ça ne s'arrête pas là, la machine qui sert à enlever le « bien » ou le « mal » est elle aussi très réussie avec ses bras en patte d'araignée.
L'histoire quant à elle aurait mérité d'explorer un peu plus l'éthique d'une telle machine... elle reste assez simple pour être efficace et n'est pas trop explicative, tout en parvenant à surprendre par moments malgré un schéma somme toute assez classique. On a donc là de la vraie bonne série B qui a compris les codes et qui sait les exploiter pour faire une nouvelle histoire.
Et vu que Franco se donne à fond au niveau de la mise en scène, ben on a un film assez court, vraiment sympa qui offre tout ce qu'on pouvait attendre de lui... C'est objectivement le Franco que j'ai vu qui est le plus « grand public » on va dire... disons que là il n'y a pas de vampire pratiquant la fellation... le film est malgré tout doté d'une certaine tension sexuelle (le costume de Miss Muerte encore une fois) mais ça reste très soft, on sent malgré tout qu'il y a de l'idée.
Bref c'est peut-être le bon film pour découvrir Franco avec un film qui a sacrément de la gueule !
Et bordel mais lorsqu'on cite Bresson en scène d'ouverture ! Ça mérite d'être vu !