En fait, le cinéma d'action américain des années 80, c'est le MCU sans la continuité.
C'est un schéma et un cadre, ouvertement et entièrement centré sur la procuration de kif pour le spectateur qui n'a certes pas envie de réfléchir, mais plutôt d'en prendre plein les yeux.
À ce titre, le Diamant du Nil tire plus de Spiderman Far From Home que du Prédator de Shwarzy (qui sort un an plus tard). Notre héros, moins bodybuildé mais tout aussi prompt à la castagne, est promené aux quatre coins du globe, plus par passion carte postale que par nécessité scénaristique.
D'ailleurs, à l'image d'un film Marvel, le scénario n'est ici qu'un vague fil d'Ariane voué à nous faire traverser le labyrinthe, et surtout prétexte à mettre des embûches pyrotechniques sur le chemin des protagonistes.
À ce titre il faut dire que l'action n'a pas vieilli, et que les pirouettes sont excellentes, dans un décor égyptien qui pâtit cependant de la comparaison avec Indiana Jones (sorti 5 ans plus tôt et avec le même budget). Pourra t'on en dire autant du MCU tourné entièrement en fond vert ?
L'intérêt des films "voyages" -quasi impossibles aujourd'hui vu la problématique des coûts- c'est que les acteurs s'amusent : Michael Douglas est en roue libre et promène son sourire béat tout en distribuant les punchlines (j'ose faire le parallèle avec le Spiderman de Tom Holland plus haut, peut être qu'il serait plus judicieux de parler du récent Uncharted) et Kathleen Turner est déjà un personnage féminin fort, au centre du film même s'il y a toujours un homme pour venir à sa rescousse. DeVito fait du DeVito, qu'on l'aime ou pas.
Finalement, le film d'action des années 80 est un bol d'air frais. Tout aussi cadré que ses pendants modernes, il est peut être plus réjouissant par son manque de demi mesure et de retenue : le héros sauve la demoiselle en détresse tout en faisant des blagues sur l'homosexualité, le méchant est un arabe qui marche à travers le feu sans se brûler, il y a des rires machiavéliques, des combats à main nues, sur des trains, de l'acide qui ronge les cordes, des punchlines du type "si je te tues tu mourras"...
S'il sortait aujourd'hui "Le Diamant du Nil" serait au mieux un vrai nanar, au pire une insulte à au moins un millier de communautés. Alors comment se fait-il que je l'ai autant aimé ?