Alors là je dis: Chapeau bas. Respect. Quel chef d'œuvre!
Premier film parlant de Chaplin, cette œuvre doit être contextualisée pour en saisir toute la portée. Chaplin en commence le tournage à la veille de la seconde guerre mondiale. Le film sort en 1940 grâce à l'indépendance financière qu'avait acquis Charlot par ses succès passés. En effet, l'auteur a subit de nombreuses pressions des Etats Unis qui refusaient alors de s'engager dans le conflit européen en menant une politique isolationniste. Le film fut longtemps censuré en Allemagne bien-sûr mais aussi en Espagne et en Irlande.
Charlot mène avec brio et finesse une satire des dictatures nazies et fascistes. On se laisse porter durant tout le film (exception faite sur la fin mais j'y reviendrai) par l'humour et la poésie des scènes et des personnages. J'ai beaucoup apprécié la justesse et la lucidité du ton qui évite le sentimentalisme ou la bouffonnerie grossière.
Plusieurs scènes sont cultes à mon sens: Hynkel qui exécute une chorégraphie à la fois drôle et poétique avec une mappemonde gonflable , Hynkel et Napaloni se disputant à coup de spaghettis et autre saucisses ou encore la scène des fauteuils montants chez le barbier du dictateur etc. Beaucoup d'humour qui n'en oublie jamais sur quelle trame de fond il se situe.
On garde donc l'esprit attentif quant à ce que Chaplin dénonce et ce, jusqu'à la scène finale. C'est à mon sens une des scènes les plus émouvantes du Cinéma. Le jeu s'abolit et Charlot donne là une réplique magnifique, un discours engagé et riche d'humanisme. Chaplin s'adresse ici directement au spectateur pour livrer un message politique. Je ne pensai pas être si marquée par ce film. Vraiment: chapeau bas Charlot.
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