Le Dîner de Cons !
Bizarrement, ce n’est pas avec Zaï zaï zaï zaï que j’ai découvert Fabcaro, mais avec ce film, Le Discours, de Laurent Tirard. Bien sûr, j’avais entendu parler de cette BD absurdo-comique devenue...
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le 14 janv. 2021
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Bon ça me fait presque chier de refaire le casse-couille pour une sortie cinéma récente, mais parfois il faut se résigner, tel un prophète, à porter la bonne parole et à projeter sur l’obscurité de la réception critique, la lumière blanche de l’analyse sans concession doublée de la clairvoyance absolue qui poussent irrésistiblement mes doigts vengeurs vers le clavier sacré dont le choc des deux fait fuser, certes des miettes moisies, mais aussi l’éclair de vérité véritable foudroyant dont l’onde de choc fait frémir la toile d’Internet et provoque par effet boule de neige le tremblement de terre final aboutissant; dans un climat apocalyptique de chaos, de flammes, de déluges océaniques et de parapluies où ni femmes ni enfants ne seront sauvés ; à la DESTRUCTION TOTALE DE L’UNIVERS ET A L’AVÈNEMENT DU JOUR TANT ATTENDU, par moi en tous cas, DU JUGEMENT DERNIER !!!!
Pardon, oui, le film sinon. Si on est sympa, on peut dire qu’il ambitionne de nous projeter dans l’univers mental névrotique de son personnage à coups de divagations paranoïaques et obsessionnelles exacerbées par un moment de fragilité émotionnelle, mais mon tempérament très « pieds-sur-terre » m’oblige à constater la grande pauvreté formelle déployée à cet effet : absolument tout ce qu’on voit à l’écran est en continuité démonstrative de ce que veut nous dire le narrateur, rien en excès, rien n’est gratuit. Alors ce qu’il veut dire peut-être génial, sauf que non. On a droit juste à de la misanthropie assez basique sur les dîners de famille, le couple etc … qui même si elle peut être drôle parfois, est de toutes façons complétement désamorcée par une fin qui achève de décrédibiliser tout ça.
Je veux bien que tout se passe dans la tête du personnage, mais qu’on arrive à ce point là de désincarnation du monde qui l’entoure, c’est le vide cinématographique total. On a une absence totale de contre-point au discours chiant du narrateur qui pourrait justement créer de la justesse ET DONC de la drôlerie, et ce qui se veut « trouvaille visuelle » se résume à un seul procédé, qui est d’illustrer de manière littérale les expressions qui traversent la tête du narrateur, ce qui rappelle un peu ce qui se faisait dans la série Bref, mais bon dont les épisodes duraient 95 fois moins de temps aussi.
D’ailleurs, cette volonté de prémâcher et d’imposer au spectateur passif tout ce qu’il doit voir dans les images, est complétement contradictoire avec les obsessions névrotiques qui en général nous font perdre le contrôle de nos flux de pensées, alors que là le narrateur est totalement omniscient et dans la tête duquel tout fait sens, tout veut dire quelque chose. Même sa souffrance n’aura pas été vaine comme pourraient en général le prétendre certains mauvais esprits non-disruptifs, vu qu’elle nous est présentée à la fin comme une bonne petite expérience de vie à rentabiliser comme tout bon petit capitaliste.
Alors, n’ayez plus crainte, jeunes entrepreneurs qui souffrez après une rupture ! Toute souffrance ne sera pas vaine ! Souffrez encore plus ! Les scénaristes omnipotents de la vie vous le rendront, qu’ils s’appellent Dieu ou les algorithmes ! GLOIRE A EUX ! et amen.
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le 15 juin 2021
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