Le Dîner de Cons !
Bizarrement, ce n’est pas avec Zaï zaï zaï zaï que j’ai découvert Fabcaro, mais avec ce film, Le Discours, de Laurent Tirard. Bien sûr, j’avais entendu parler de cette BD absurdo-comique devenue...
Par
le 14 janv. 2021
19 j'aime
Adrien,trentenaire passablement ahuri,assiste à un dîner de famille chez ses parents,ce qui l'emmerde prodigieusement.Il y a là son père,avec ses sempiternelles anecdotes interminables,sa mère qui s'inquiète toujours de le voir encore célibataire,sa soeur avec qui il s'entend moyennement bien et le fiancé de celle-ci,un gars cultivé qui sait tout sur tout.Mais Adrien est complètement isolé du ronron des conversations,obnubilé qu'il est par l'espoir d'un hypothétique appel téléphonique de Sonia,son ex qui s'est barrée depuis un mois et demi pour "faire une pause".Et quand son futur beau-frère lui demande en douce de prononcer un discours lors de son prochain mariage,c'est la panique car Adrien n'a ni l'envie ni les compétences pour assumer cette charge.Il s'agit là de l'adaptation d'un roman du dessinateur de BD Fabrice Caro,celui-là même qui est devenu récemment le nouveau scénariste des "Astérix".La réalisation et le scénario sont dus à Laurent Tirard,décédé en 2024,qui avait justement shooté un Astérix en 2012,"Au service de Sa Majesté".Eh oui,le monde est petit,surtout celui des bobos,et "Le discours" a sans surprise émoustillé la critique de gauche,genre Télérama,en dépit de sa grande médiocrité.On a voulu de prime abord nous vendre une soi-disant créativité dans la mise en scène par le biais de la disparition du quatrième mur,le héros se désintéressant totalement des personnages qui l'entourent pour s'adresser directement à la caméra.Ouais,sauf que c'est un procédé qui existe depuis longtemps,on n'a pas attendu "Le discours" pour ça,et qui a souvent été utilisé au cinéma.Tout juste peut-on admettre que ça a rarement fait l'objet d'une présence aussi massive dans la narration.Cet aspect technique évacué,reste la jacasserie omniprésente d'un crétin dont seule la condescendance à gerber égale la stupidité congénitale.Les déblatérations du mec se divisent en deux parties,des flashbacks lors desquels il raconte sa vie passée,notamment sa relation avec Sonia,et des flash forwards où il s'imagine déclamant les différentes versions,toutes catastrophiques, de ce fameux discours qui l'angoisse tant.Tirard n'a jamais fait un bon film,ce n'est pas avec cet avant-dernier essai qu'il allait commencer,d'autant que le matériau d'origine est largement défectueux.Le réalisateur et l'écrivain sont de supposés spécialistes de la comédie mais ce récit en demie-teinte manque trop de rythme et d'humour pour provoquer autre chose qu'un rire sporadique lors de certaines scènes comme celle des stylos du Bénin,de l'arbre à voeux,du guitariste qui s'immisce dans le couple ou de la chute de vélo du gamin.Pour le reste,l'antipathie qu'inspire Adrien,type autocentré obsessionnel, prétentieux et méprisant qui regarde tout le monde de haut,y compris et surtout sa famille,empêche d'adhérer au film,d'autant que les personnages secondaires sont inexistants et ne servent que de décor autour de l'inamovible Adrien.Le happy-end est à chier,avec ce discours niais et consensuel qui fait un triomphe et le retour de la gonzesse perdue,car tout est rose au joli pays de Boboland.L'abattage habituel de Benjamin Lavernhe ne suffit pas à sauver son pathétique personnage,tandis que Sara Giraudeau,moche et au jeu stéréotypé,peine à incarner l'objet d'un amour passionné.Notes et critiques de films de Laurent Tirard publiées précédemment:"Un homme à la hauteur"-4,"Les vacances du Petit Nicolas"-3,"Le Petit Nicolas"-3.Moyenne:3,5.
Créée
hier
Critique lue 8 fois
1 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Le Discours
Bizarrement, ce n’est pas avec Zaï zaï zaï zaï que j’ai découvert Fabcaro, mais avec ce film, Le Discours, de Laurent Tirard. Bien sûr, j’avais entendu parler de cette BD absurdo-comique devenue...
Par
le 14 janv. 2021
19 j'aime
J'ai eu la chance (?) d'être ado au début des seventies, à une époque où il était communément admis que la famille était l'incarnation absolue de l'horreur. On était pourtant à une époque où...
Par
le 19 juin 2021
18 j'aime
6
Il existe un certain consensus sur la question : la réussite d'une comédie tient en grande partie à son rythme comme l'ont démontré Feydeau, Lubitsch ou Rappeneau, par exemple. L'adaptation du livre...
le 3 juin 2021
15 j'aime
4
Du même critique
Chris MacNeil,actrice célèbre,loue une maison à Washington où elle tourne un film.Regan,sa fille de douze ans,se met à avoir un comportement relativement bizarre,genre visage qui se déforme et change...
Par
le 21 avr. 2020
30 j'aime
22
12e Siècle,pendant la Troisième Croisade.Robin de Locksley,jeune noble anglais parti guerroyer avec les troupes de Richard Coeur de Lion,est prisonnier des arabes à Jérusalem.Il parvient à s'évader...
Par
le 3 oct. 2022
28 j'aime
22
Un écrivain anglais raté décroche le pactole lorsqu'il est embauché pour rédiger les mémoires d'Adam Lang,ex premier ministre britannique très médiatique.Il se rend dans la propriété du...
Par
le 14 nov. 2021
27 j'aime
8