Je vous éviterai un titre qui bégaie
Lorsque j'avais été le voir au cinéma, je dois bien avouer que s'il m'avait bien plu, je ne comprenais pas trop le bruit qu'on en faisait autour de ce film de Tom Hooper, qui signe sûrement sa première réalisation marquante.
Hier, j'ai pu le revoir bien tranquillement, chez moi, et l'oeuvre a pris une dimension plus importante et même plus importante.
Le début démontre déjà la tragédie de cet homme d'état, face à la foule, incapable de s'exprimer, les mots ne sortant pas comme il le faut. On a de la peine pour lui car vu son statut et ses responsabilités, on comprend qu'il puisse ne pas être pris au sérieux, que les gens se moquent de lui et que surtout, un prince qui bégaie, ça ne le fait vraiment trop dans cet univers où tout est réglé comme du papier à lettre.
La suite propose dès lors une rencontre inattendue entre un soigneur autodidacte et le prince. La confrontation va amener un comique dans certaines situations, une forme de distanciation humoristique qui se prête bien aux personnages. A ce titre, la relation qui existe entre les deux hommes fonctionne très bien à l'écran; Rush et Firth se montrant très complices.
Outre, le dépassement de soi pour parvenir à combattre cette maladie qui le gène, l'oeuvre évoque plusieurs thèmes comme nous montrer l'envers du décor, une certaine façon de vivre de la famille royale, devoir accepter son destin, la relation d'amitié qui lie les deux hommes, etc. En fait, le film me semble plus riche comparé à ce que j'en retirais de ma première vision.
La parole a toute son importance puisque la radio était LE média à l'époque, écouté de tous et la BBC s'érigeait presque en prophète. Il était donc important d'avoir un homme d'état capable de s'exprimer comme il se doit.
Ajoutez à cela un casting tout simplement parfait. Colin Firth, sur ce que j'ai vu de lui, joue ici le meilleur rôle de sa carrière, il est tout simplement époustouflant. Et il tient la dragée haute à son collègue Geoffrey Rush, irrésistible lui aussi.
La réalisation est somme toute un peu trop classique. Il y a une très belle photo, mais le film se contente de peu de chose à ce niveau. Il s'avère donc être le plus gros point faible bien que ça ne manque jamais de rythme.