La blonde, la brune et l'amant

Du très grand spectacle à l'ancienne by David Lean. Sa maîtrise technique est impressionnante, entre panoramas de western enneigé et saga familiale tous les éléments du gigantisme Leanien sont au rendez-vous, sans oublier la musique de Maurice Jarre membre indispensable de l'équipe.

Cette loyauté a peut être ses limites puisque devant le refus de Peter O'Toole pour le rôle de Jivago Lean choisira son acolyte dans Lawrence d'Arabie l'acteur égyptien Omar Sharif. Les maquilleurs iront jusqu'à étirer les yeux de l'acteur pour le russifier, ma foi peu de chose comparé à Robin Williams dans Mrs. Doubtfire.

L'intrigue est étroitement liée à l'Histoire très mouvementée de la Russie des années 1910 entre guerre mondiale et révolution, événements à l'origine de l'exil des personnages aux quatre coins de l'immense pays. On ressent nettement le parti pris politique du film réalisé en pleine guerre froide n'hésitant pas à forcer le trait du rustre communiste borné.

Le docteur Jivago lui reste à l'écart de tout ça, présenté comme un éminent poète au début du film bien que l'on ait jamais vu un seul vers, il traverse les événements tel un touriste. Déjà pas très intéressant comme personnage son absence de conscience politique et ses choix le rendent assez antipathique et limitent l'adhésion au spectacle.