Un petit bijou, ce film d'Henri Decoin réalisé en 1935 sur des dialogues de Marcel Aymé.
Une très jeune riche héritière, Marianne, s'éprend d'un peintre, Henri Bruquier, marié à une femme volage, Lily, qui est trouvée assassinée. Henri est condamné lourdement et ne sait pas que Marianne est enceinte d'une petite Hélène qu'on retrouve une petite vingtaine d'années plus tard chez le notaire qui lui remet une lettre de sa mère morte de longues années auparavant...
Le fond du film est dramatique mais le ton reste enjoué. Le fond est dramatique car la petite Hélène qui vit une enfance heureuse et insouciante dans l'ignorance complète de ses racines que tout le monde lui cache par peur du qu'en-dira-t-on et de lui faire du mal et à cause des conventions de la société qui exclut d'office un condamné.
Mais le ton reste enjoué grâce à une solide mise en scène qui veut montrer que la vie continue et jaillit de partout quelque soient les carcans qu'on lui impose.
Ainsi, alors que le drame se noue petit à petit, Decoin nous amène dans un spectacle de chanson dans un cabaret et surtout dans un magnifique bal masqué, superbement filmé.
Au niveau des acteurs, rien n'est laissé au hasard.
Le double rôle de Marianne et d'Hélène est assuré par une toute jeune radieuse Danielle Darrieux (18 ans) qui, comme très souvent à cette époque joue un personnage d'une charmante fraîcheur mâtinée d'un chouïa d'innocence.
Le rôle d'Henri est tenu par Maurice Escande dont le personnage est celui d'un doux rêveur.
Charles Vanel, qu'on prend toujours plaisir à constater qu'il a eu été jeune, joue le rôle d'un des nombreux amants malheureux de Lily, la femme volage d'Henry.
Et justement, c'est Jany Holt qui tient le rôle - ingrat - de Lily.
La copie du DVD est excellente (bien qu'annoncé non remastérisé) et on passe un très agréable moment à voir pétiller Danielle Darrieux.
Un petit bijou, vous disais-je ...