La peine de mort, la justice, l'auto-défense, le racisme, sont des sujets extrêmement complexes et délicats, qui demandent une certaine subtilité dans le propos. C'est peut-être pour ça que cette adaptation du best-seller de John Grisham aura atterrit entre les mains de Joel Schumacher, le génie qui a eu l'idée brillante de coller des tétons à l'armure de Batman et de lui filmer le postérieur en gros plan.
Toujours est-il que le cinéaste, déjà habitué aux sujets casse-gueules avec le sympathique Falling Down et aux écrits de Grisham avec The Client, va tenter de lancer le débat sur des questions épineuses et d'y répondre forcément à la fin, vu que les spectateurs doivent être visiblement trop cons pour se faire leur propre idée.
Avec des sabots aussi épais que ceux d'un étalon fougueux, Joel Schumacher va donc orienter notre opinion dans sa direction, nous prendre carrément en otages pendant près de 2h30 en ne nous laissant aucun choix de réflexion. Car comment faire preuve d'objectivité et d'impartialité quand on nous montre de vilains rednecks blancs imbibés de bière violer à tour de rôle une pauvre fillette noire revenant bien sagement du supermarché du coin ? Bien entendu que nous serons du côté du paternel venu mitrailler les salopards avant leur procès.
Malgré ses bonnes intentions de départ, A Time to Kill est donc un plaidoyer interminable, caricatural, outrancier et du même coup à la limite du putassier, à force de jouer la carte de la manipulation larmoyante tout le long d'un procès en forme de gigantesque farce. Dommage pour le casting, prestigieux.