Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain par Kibruk2

Je me rappelle ce moment où je suis sorti de la salle les yeux pleins d'étoiles, le cœur léger et simplement... heureux... Oui heureux parce que je venais de voir un film qui m'avait fait du bien. Et ça c'est tellement rare, un feel good movie d'une inventivité et d'une générosité totale qui arrive à ne pas tomber dans le pathos ou le nian nian, que "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain" ne pouvait être considéré sur le coup que comme un petit miracle. Parce que je prenais rapidement conscience que c'était un film à un coup, c'est à dire de ceux qu'on n'a pas envie de revoir car on sait que la magie ne fonctionnera plus à l'identique et qu'une forme de déception sera là. Vingt ans, je me disais que c'était suffisant pour en effacer la plupart de mes souvenirs, pour repartir sur une vision à peu près vierge. Et dès le début, je me suis rendu compte combien ce film, son histoire, ses personnages, sa musique, étaient encore présents en moi, et c'est assez incroyable quand on constate qu'on oublie quasiment totalement des films qu'on a vu seulement un an avant (il est vrai que la mythologie créée autour de ce film a contribué à ce qu'il reste dans la mémoire collective). Passé ce constat, le charme a de nouveau opéré, j'ai de nouveau été conquis par toutes ces choses qui le caractérisent comme cette belle image aux tonalités si uniques, sa réalisation en constante recherche d'innovations, sa galerie de personnages si attachants, sa musique, sa voix off, etc... mais j'ai regretté cet effet du 'trop', à savoir trop d'effets de mise en scène un peu toc (le cœur qui bat, Amélie qui fond, ...) qui surlignent à outrance ce qui passe déjà par la seule image. Mais à par ça, quoi lui reprocher d'autre ? Et bien pas grand chose, si ce n'est peut-être ce petit jeu du chat et de la souris, ce jeu de piste amoureux qui n'est curieusement pas l'élément le mieux exploité du scénario.