J'assume
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le 26 oct. 2010
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L'histoire d'Amélie, une jeune fille solitaire, qui va rencontrer l'amouuuurrr.
L'un des films Français le plus connu internationalement.
On se retrouve dans un Paris/Montmartre complètement fantasmé, peuplé de Français sortis tout droit d'une carte postale des années 50. Les rues sont propres, les gens se parlent sans se hurler dessus, les bistrots bistrotent dans la plus pures traditions franchouillarde, ou les vies se racontent au comptoir, ou il y a encore des épiceries avec des épiciers qui portent leur crayon derrière l'oreille, on peut oublier sa clé sur sa porte sans risquer rien de plus que d'être la victime d'une farce de son voisin, ou une simple serveuse peut se payer un appartement au centre de Paris etc...et pourtant, on est bien en l'an 2000 vu que les gens ont tout le confort moderne (télé, magnétoscope, caméra, voyages long-courriers accessibles aux classes moyennes, des Tac-O-Tac à gratter etc...)
Et j'aime imaginer, avec une certaine malice et un certain sadisme, je l'avoue, ces couples d'Américains ou de Japonais, qui après avoir vu ce film, se prennent leur billet d'avion pour Paris, la capitale de l'amour et du romantisme. Qui rêvent de de visiter le Montmartre d'Amélie. Et qui une fois les pieds dans la capitale, marche dans une merde de chien, avant de se faire harceler par une Rom pour signer une pétition pendant qu'un complice leur choure le portefeuille, qui se retrouvent ensuite devant un Camerounais sans papiers qui essayent de leur refourguer une mini tour Eiffel made in China. Puis qui se font traiter de connard par un chauffeur leur hurlant dessus parce qu'ils ne traversent pas la route assez vite à son gout. Et qui en entrant dans le métro sentent une odeur proche de celle de leurs toilettes les jours de gastro. Voyage sous-terrain qui verra Monsieur se prendre une tarte dans la gueule pour avoir croisé le regard d'une racaille abrutie ayant pris cela pour une provocation, pendant que Madame se verra entendre dire "Wesh sale pute !" parce qu'elle aura osé porter une robe dont l'ourlet s'arrêtera au-dessus de ses chevilles...
Je sens qu'un bon paquet ont dû en revenir de leurs rêves parisiens et doivent maudire ce film.
Mais revenons à nos moutons.
J'entends bien les critiques négatives qui justement reprochent à ce film de montrer ce Paris fantasmé et de ne pas être réaliste.
Et c'est vrai. Mais pour voir des images d'une vie réaliste, je n'ai pas besoin de cinéma. Je me lève le matin et je vis ma vie.
Et pour le Paris fantasmé, c'est vrai aussi. Et je sais que le bon cinéma Français subventionné aime à montrer le Paris cradingue tel qu'il est, introduisant une histoire sur une misère qui elle aussi est totalement fantasmée (mais chut, la faut pas le dire) ou les pauvres auraient forcément bon cœur et seraient forcément des victimes du système et des riches qui seraient tous des salauds et seraient forcément des bourreaux, de façon à jouer le bon moralisateur et se donner une bonne conscience à pas chère. N'empêche que moi, ça me plait de le voir ce Paris fantasmé, ça change, ça fait rêver. Et ça sert aussi à ça le cinéma.
La réalisation du film c'est du pur Jeunet, mais avant que Jeunet ne se sente obligé de faire du Jeunet à outrance. Et ça se marie parfaitement bien à l'histoire. La photographie est très pastelle et colorée, kitsch même. Mais vu que c'est l'effet recherché, c'est très réussi.
Rien à reprocher au casting. Chacun tient parfaitement son rôle. Ce rôle de fille jolie, tarte et rêveuse était taillé sur mesure pour elle. On retrouve beaucoup de visage que l'on apprécie dans les rôles secondaires (Rufus, Ticky Holgado, Dominique Pinon, Isabelle Nanty etc...). Et la voix off de Dussolier nous contera merveilleusement bien cette histoire. Un spécial big up à la jeune actrice qui au début du film joue Amélie enfant.
Et surtout, le film est accompagné par la formidable musique de Yann Tiersen, qui signe la une de mes BO préférée, un véritable chef-d’œuvre qui colle parfaitement aux images et à l'ambiance.
Alors ce n'est pas un film réaliste. Ce n'est pas un film à message. Il n'est pas moraliste. Il n'y a aucun suspense. Ni aucun second degré. Les personnages sont totalement transparents.
C'est le film le plus pur de son genre : le ""feel good movie"".
Un film qui ne sera sans doute jamais taxé de chef d’œuvre et qui ne marquera pas l'histoire du cinéma. Mais un film qui fait qu'on se sent mieux après l'avoir vu que juste avant, au moins pour quelques heures.
Et finalement, on lui en demande pas plus, non ?
Créée
le 25 nov. 2023
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