Sang chaud pour meurtre d'amour.
J'avoue ne pas connaitre la version réalisée par Tay Garnett en 1946, donc l'éventuel souci de redondance inhérent au remake ne sera pas là dans ce cas.
Le film est réalisé à une époque charnière, aussi bien pour Bob Rafelson (pour qui ça sera son dernier bon film) que Jack Nicholson (qui révèlera ici son habileté à jouer des bêtes de sexe) et à mettre sur un piédestal la sublime Jessica Lange, qui aura une grande carrière par la suite.
Il met aussi en exergue la façon de montrer des scènes de sexe, plus explicites que d'habitude, qui augurent un peu ce qu'on va voir dans les années 80 (il ne manque plus que des néons...), mais ces plans sont à l'image du film ; bestial, et où l'amour s'exprime d'une façon plus classique.
Le film est une relation adultérine, et montre ensuite les conséquences d'avoir brisé l'ancien couple, avec les préparatifs pour assassiner le mari gênant. Ceci fait, le nouveau duo va vivre une histoire toujours mouvementée, mais dont la fin reste très forte, avec un dernier plan tout simplement magnifique.
Les deux acteurs, Nicholson et Lange, sont excellents, le premier ne cabotinant pas, et la seconde faisant fi de son charme animal et montrant clairement qu'elle n'est pas soumise : leur relation, leurs étreintes ont toujours quelque chose de fort, bestial, à l'image de la première scène de sexe, célèbre parce qu'elle se passe sur une planche à pain.
Après, on regrette une mise en scène un peu plate, l'histoire qui devient un peu trop longue vers la fin, mais rien que pour ces deux acteurs, c'est un film à voir !