Critique de Le Festin nu par LuluCiné
Bizarre, vous avez dit bizarre, c'est bien ce qu'on ressent à la vision du film. Cronenberg amène son univers dans celui d'un roman sombre élucubrant sur la drogue. Si le livre me titillait David Cronenberg m'y a clairement fait renoncer, mais heureusement cette adaptation semble loin d'un roman de réputation inadaptable.
Hors de tout contexte, pour un spectateur lambda difficile d'entrer dans un film qui ne se donnera nullement la peine de vous faire prendre part à l'histoire, celle d'un exterminateur de cafard junkie. Je suis restée de marbre jusqu'au bout d'un scénario tirant en longueur, à la limite de l'intelligence branlette sous entendant des métaphores sexuelles, sans pour autant arriver à atteindre mon intérêt. Je ne suis pourtant pas réfractaire au réalisateur, bien au contraire, mais comme il y eu Le Festin Nu, je comprend pourquoi Cosmopolis, qui lui aussi m'avait laissé complètement sur le carreau.
Le lot d'insectes peuplant l'Interzone, sorte de ville du vice, n'a d'intérêt que pour ce qu'il raconte sur l'univers de Cronenberg, toujours autant attiré par les éléments organiques.
De plus j'ai eu du mal avec le style visuel du film qui ne collait guère avec une atmosphère fifty's, glauque peut-être mais pas assez travaillé dans la mise en scène ; le filtre jaune n'a pas laissé le profond désespoir qui transparaît apparemment dans le livre.
J’essaierai donc d'oublier au plus vite le film pour tenter d'affronter le livre.