Un film bien barré... Ce qui est logique, vu le sujet, puisqu'on y parle de drogues, d'hallucinations (mais pas que.. loin de là). Et comme tout film très barré, je pense qu'il peut vraiment plaire (ça a été mon cas), comme on peut ne pas aimer du tout... suivant qu'on soit ouvert ou non à une expression aussi libre, au sujet, et suivant qu'on soit porté ou non, par ce récit.
Une particularité de ce film est aussi -à mon avis- qu'on le peut voir avec plusieurs angles d'approches très différents :
Le spectateur qui n'a aucune connaissance particulière du sujet y verra donc un film très original sur la drogue, l'inspiration... les errances d'un écrivain dans un univers entre réalité et fantastique.
La fait d'avoir lu précédemment le livre, donne forcément un autre regard sur le film, une autre attente,... mais je ne l'ai pas lu pour ma part, et je ne peux donc pas en parler.
Autre "lecture"... Celle des amateurs de Cronenberg, qui y reconnaitront clairement la patte du réalisateur. On retrouve des thèmes traités plus récemment entre autre dans Existenz... les fantasmes, la sexualité, le mélange machine/objet technique avec l'organique.
Enfin, une autre lecture (et il y en a surement d'autres)... peut-être celle qu'on a en découvrant le film par le biais de la vie de l'auteur du livre : William S Burroughs.
C'est sous ce prisme là que j'ai vu ce film. Très loin d'être un spécialiste de Burroughs (je n'ai lu aucun de ses livres), je connaissais juste quelques éléments de sa vie ainsi que sur la "Beat Generation".
Ne le sachant pas avant, j'ai donc eu la grande surprise de découvrir à quel point ce film (et donc ce livre, à l'origine) était auto-biographique.
Le personnage principal, écrivain en recherche d'inspiration et sous stupéfiants, parfaitement interprété par Peter Weller, et qui s'appelle William fait facilement penser à Burrough. Grand personnage mince. Il s'habille pareil.
Ses deux amis écrivains ressemblent à Kerouac et Ginsberg.
Ivre, il aurait accidentellement tué sa femme, Joan, en essayant de jouer à Guillaume Tell avec une arme à feu. Enfin il découvre ensuite son homosexualité.
Bref.. autant d'éléments (peut-être d'autres que je ne connais pas d'ailleurs), présents dans le film autant que dans la vie de William Burroughs.
Il n'est pas nécessaire de connaitre ça pour apprécier le film -bien sur- mais ça donne forcément une résonance particulière à l'histoire... un "plus"... et c'est pour ça que je voulais citer ça ici (des fois que ça serve à quelqu'un qui n'a pas encore vu le film).
Au final... un film que j'ai vraiment apprécié, et qui m'a donné envie de compléter ma connaissance des films de Cronenberg (il faut vraiment que je vois Videodrome... toujours pas vu :/)...voir, de lire le livre de Burroughs.