Si c'est la fin des mondes
Si la France a choisi putain j’ai mal au cœur Quand sont les travailleurs devenus les parias Quand l’humain ne sait plus ni pour qui ni pourquoi Quand le siècle perdu n’offre que les combats...
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le 22 oct. 2020
L’usine Ascorval est l’une des aciéries les plus modernes & éco-responsables d’Europe (elle recycle l’acier plutôt que de le fabriquer à partir de minerais de fer et de charbon, tout en utilisant des fours électriques, bien moins polluant que les usines dites « classiques »). Ajoutez à cela que l’usine est « neuve », rentable et possède des salariés hyper qualifiés (!), c’est donc d’autant plus aberrant que de vouloir la fermer. Raison pour laquelle le PGD, les délégués syndicaux et les salariés vont se démener pour que leur usine ne baisse pas le rideau.
Le Feu sacré (2020) met en lumière la lutte acharnée des ouvriers pour sauver leur usine. Le réalisateur Eric Guéret s’est immiscé au cœur de la bataille, caméra au point et les a suivi durant près de 18 mois. De la chaleur des fourneaux (et leurs poches d’acier liquide chauffés à 1700°C) à la chaleur des feux de palettes et de pneus sur les ronds-points, en passant par les couloirs de Bercy, on découvre les innombrables tractations entre le gouvernement et les potentiels repreneurs et/ou propriétaire de l’usine. Le groupe Vallourec, qui a délocalisé toute sa production d’acier à l’étranger, souhaitait la fermeture d’Ascorval. Le film dénonce la désindustrialisation au nom de la mondialisation économique (c’est moins cher ailleurs et les règles environnementales sont inexistantes ou moins strictes qu’en France).
Au final, les salariés échappent de peu à un énième gâchis industriel et humain, mais le film montre aussi à quel point le gouvernement est fautif en ayant sciemment fermé les yeux sur cette fermeture (ils sont actionnaires de Vallourec, ils savaient pertinemment qu’il y aurait de la casse sociale).
Eric Guéret ne fait pas que dénoncer les agissements du gouvernement (son impuissance d’un côté et sa faute lourde de l’autre), le réalisateur montre aussi à quel point les ouvriers sont attachés à leur usine. Certains ont 20 ou 30 ans d’ancienneté et c’est avec les larmes aux yeux qu’ils nous parlent de leur métier et de leur survie.
Un documentaire choc et salutaire, courageux et poignant.
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Créée
le 23 oct. 2020
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