Le film doit beaucoup à l’interprétation de Matthias Schoenaerts à l’accent belge, dans le rôle d’un gangster qui porte la poisse. Crescendo, le récit monte d’un cran, voire de plusieurs crans en violence. À quoi sert de vivre libre sans Amour ? Le scénario tenait la route, Cependant un trop plein de pathos, entre la tentative d’avoir à tout pris un enfant, la bêtise de Gigi, en trêve accordée par le pénitencier, pour ce faire, sa naïveté, peut-être due au milieu dans lequel il a vécu, sa seule famille étant une bande de potes, gangsters à leurs heures. Quelques moments intenses, la prise d’otages dans la banque, l’attaque des convoyeurs de fonds, jusqu’à ce que de simple délinquant, le « héros » verse dans le meurtre. Sa Bibi, incarnée par Adèle Exarchopoulos, 24 ans au moment de la sortie du film, en fait trop. Le couple semble improbable, même s’il débute par une relation charnelle passionnée. Sur fond de passion commune, la course automobile, ces deux là entament une liaison, certes fidèle, mais rendue bancale par le mensonge de Gigi, l’Amoroso..Comme ça part un peu dans tous les sens, on perd le fil, en route. La seconde partie du film s’enfonce dans le tragique et le pathos, tant sur le plan santé, que sur la mort omniprésente. Invraisemblable qu’il ait autant de permissions une fois emprisonné. À fond dans sa relation passionnelle, Bibi devient à ses dépens plus ou moins complice. Elle rêve d’Argentine, de faire évader son chéri, tout en essayant d’avoir un enfant de lui, puis de tomber gravement malade. Elle porte en elle la Vie et la Mort. Ensuite, lui n’a plus envie de prendre la poudre d’escampette, bien que sa chérie ait tout prévu post mortem. L’on se charge de lui donner l’envie de partir. Il devient un chien enragé, traité tel. Le plan final est pas trop mal, il file à toute allure, dans le bolide qu’elle conduisait, traversant la ville pour stopper net devant le cimetière. Mélange d’action, de polar, d’histoire d’Amour improbable et de cruauté et violence. Il se remémore ce que Bibi lui disait : « Toi, on peut te faire confiance ? Ton plus grand secret ? » « Je suis immortelle » Et surtout : « Pas de fleurs ». Se laisse regarder comme divertissement sans plus. Réalisateur inconnu jusqu’ici, apparemment son film « Bullhead » de 2011 mérite le détour. « Le fidèle » non vu à sa sortie.

PassionArt7
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le 12 août 2024

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