« Le fils de Jean » est un peu à l’image de son interprète principal, Pierre Deladonchamps, attachant mais quelque peu falot. Bien évidemment comment rester insensible à cette histoire à laquelle Lioret apporte un soin tout particulier à la mettre en image ? Il y manque toutefois le principal, une émotion vraie. Ici elle est fabriquée.
Mathieu découvre brutalement la mort d’un père qu’il n’a jamais connu. Il part sur ses traces au Canada, pour les obsèques mais aussi pour découvrir qui il était, ses frères… Grace à l’intermédiaire de Pierre, grand ami du défunt, il va alors tenter de s’immiscer dans une vie qu’on lui a volée. Cela ne se passera pas tout à fait comme il l’avait envisagé.
Le récit trop linéaire retenu pour la mise en scène, l’ennui n’est jamais très loin, est rattrapé toutefois par le jeu des acteurs, Deladonchamps parfait en grand benêt, mais surtout Gabriel Arcand que l’on a plaisir à retrouver. La maturité de son jeu renforcée, il consolide admirablement le film et est formidable ! A noter également les prestations Marie-Thérèse Fortin et Pierre Yves Cardinal, tous deux convaincants.
In fine, « Le fils de Jean » se laisse voir non sans plaisir, mais son côté « sympathique » est comme l’encre du même nom, il s’efface des mémoires comme elle de la page.