Le Fils De Saul ou la métaphore de la dignité

Je m'appelle Saul Ausländer, je suis Hongrois. Je travail en tant que prisonnier au camp Auschwitz-Birkenau en cette année de guerre 1944. Les temps sont durs, je vois chaque jours arriver des camions, transportant des personnes comme moi venues se faire gazer, les Allemands les appellent 'rats de juifs". Mon travail dans cette histoire est d'emmener ces personnes aux douches, les déshabiller, les pousser dans la chambre à gaz, récupérer leurs vêtements pour que le soir, nous puissions trouver tout objet de valeur afin de les donner aux Allemands. Une fois mes congénères morts, je dois m'occuper de nettoyer la chambre de leur sang, et d'entasser les corps pour qu'ils soient transportés aux fours crématoires. Une fois brûlés, je me rends à la rivière où se trouvent leurs cendres, et avec d'autres prisonniers comme moi, nous dispersons les cendres dans l'eau.
Un jour, alors que je nettoyais la chambre à gaz, je vis un enfant entre la vie et la mort, un médecin Allemand l'acheva, et je décida quoi qu'il en coûte d'enterrer ce jeune corps. Je l'ai donc récupéré, amené avec moi jusqu'à ma fuite, où dans la rivière je l'ai perdu. Et puis c'est en voyant ce jeune garçon qui nous observait moi et mes compagnons, que j'ai compris. J'ai compris que l'espèce humaine était encore importante à mes yeux, j'ai souris à cet enfant que j'ai emmené jusqu'au bout, j'ai souris à mon fils, à ma dignité.


Voilà comment j'ai compris Le Fils De Saul, film que je suis allé voir à l'aveugle, et dont l'histoire ( que certains trouveraient ennuyante car le personnage ne parle pas beaucoup, l'action n'est pas au rendez-vous et la musique n'existe pas ) vous plonge dans le comble de l'horreur. Mais malgré tout l'histoire est magnifique car elle nous prouve qu'il y a encore UN homme, forcé de détruire des vies par des fanatiques, qui n'oublie pas que tout être humain mérite d'être respecté.
Filmé caméra à l'épaule, objectif 40 mm, rappelant ainsi le style des vieux films, le réalisateur László Nemes arrive à nous mettre à la place du personnage, insistant sur les bruits ambiants pour nous montrer toute la cruauté de l'endroit.


Ainsi Le Fils De Saul mérite le Grand Prix Festival De Cannes de part son originalité, son histoire et bien entendu sa morale.

SirMartin
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le 15 nov. 2015

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Martin Lemoine

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