Sur le papier, le concept ne pouvait que fonctionner. Le réalisateur de Mon père ce héros qui envoie le duo mal assorti Josiane Balasko et Fanny Ardant rechercher au cœur de la brousse brésilienne le père de leur petit-fils, cela avait vraiment de l’allure. Sauf que pour réussir une comédie d’aventure, il en faut un peu plus que ce qu’on nous propose. Quelques gags qui se promènent ici ou là ne font pas une comédie. Une multitude de paysages ne font pas un film d’aventure. Du coup, on a le perpétuel sentiment tout au long du visionnage d’assister à un prétexte. Un prétexte pour montrer des paysages. Un prétexte pour mettre aux prises deux actrices aux antipodes. Un prétexte pour se faire plaisir en espérant faire plaisir.
Car, il faut bien l’avouer, au-delà du pitch, rien (ou presque) ne fonctionne. Le scénario, complètement décousu, ne mène nulle part. Le rythme est mal maîtrisé. Les péripéties ne conduisent qu’à des impasses qui tournent en rond. Les scènes d’action qui clôturent la séance semblent sorties d’un film américain de série Z. S’y ajoutent des rencontres peu convaincantes exploitées n’importe comment. Mais surtout, Gérard Lauzier ne semble pas quoi faire de ses personnages. Il n’est en cela pas franchement aidé par une interprétation plus que douteuse. Fanny Ardant, pourtant généralement merveilleuse, récite une partition qui ne sonne jamais juste. Thierry Frémont surjoue et n’a pas les épaules d’un baroudeur. Le jeune garçon n’est pas convaincant. Seule, heureusement, Josiane Balasko, dans un registre qu’elle connaît par cœur, est dans le ton. C’est d’ailleurs elle qui, sûrement, sauve l’ensemble d’un naufrage total.
Ce n’est pas entièrement rebutant mais l’ensemble est beaucoup trop paresseux. Ce n’est ni assez drôle ni assez palpitant, et les envolées sentimentales (à l’image de la dernière scène) sont très maladroites. On dirait un premier film, ce sera finalement le dernier de Gérard Lauzier, et assurément pas son meilleur.