On dit souvent que les films comme celui-ci qui date de 1936, sont des instantanés de leur époque. Et c'est exactement ce que j'ai vu avec Le fils unique, où c'est l'histoire d'une veuve qui se sacrifie pour les études de son fils, pour qu'il réussisse là où elle aurait échouée.
C'est le premier film parlant d'Ozu, et si on excuse la technique parfois limite du film (le blu-ray montre de nombreux problèmes et de son) pour une œuvre octogénaire, il souffre tout de même d'un rythme parfois alangui, comme un plan dix secondes sur une porte fermée, pourquoi ? Ou le décor rural de Tokyo exposé fréquemment ? Des choses comme ça qui font que, même si le film est court -1h20-, il aurait gagné à être resserré, voire carrément supprimer des scènes, en particulier celle où le film va au cinéma.
Mais le film marque des points sur le sacrifice maternel d'une femme, qui travaille dans la soie, et dont il ne lui reste plus rien, et qui se sacrifie pour l'amour de son fils. Il part faire ses études à Tokyo et treize ans plus tard, elle lui rend visite, et se compte qu'il est professeur pour des cours du soir, mais aussi marié et père d'un enfant.
On voit bien des deux côtés une gêne s'installer, elle qui voit les conditions précaires dans lesquelles il vit, et lui qui a honte d'avouer à sa mère sa situation, loin d'être à la hauteur de ses efforts ; elle a été jusqu'à vendre sa maison et ses terres, pour finir par dormir au dortoir de son travail.
J'ai peut-être été sévère sur le manque de rythme, mais à la longue c'est l'émotion qui prime. Celle d'un discours nocturne entre une mère qui dit ses quatre vérités à son fils, celle d'un homme qui veut reprendre sa vie en mains, Le fils unique est aussi sur le courage de se dire les choses, de montrer le parcours d'une vie, quitte à sacrifier certains rêves, mais ce qui compte avant tout, c'est de rester debout. Même si le final peut être ressenti avec une certaine amertume avec cette femme qui n'est désormais plus rien dans cette usine à soie.