Sans doute le plus beau de la dizaine de films vus lors de la rétrospective à la MCJP en 2007 (où j'ai surtout découvert ses premiers films).
Il s'agit de son 1er film parlant et tout le style et la sensibilité d'Ozu se trouve dans cette histoire d'une veuve venant voir son fils unique à Tokyo. S'étant sacrifié économiquement pour lui, elle découvre que son fils vit avec sa femme et son bébé dans une quasi misère.
Le style annonce la sobriété de ses futurs chef d’œuvres : peu de travellings ; des compositions dans les plans sublimes et toujours intelligentes ; préoccupations sociales qui délaissent les familles assez aisées de ses muets ; il reste juste un montage et une narration un peu hasardeux, certains plans étant trop longs et quelques scènes agencées un peu maladroitement. Surtout la tonalité et l'humanité m'ont bouleversé et touché comme seul Ozu sait le faire. Avec simplicité, pudeur et une tendresse infinie qui m'ont fait fondre.
Les lumières se rallument à la fin et c'est une véritable torture de quitter la salle et les personnages, de laisser leurs visages dans la douleurs pour les uns et la sérénité pour les autres. Sur le chemin, je continue de penser encore à eux pour pleurer encore une fois, avec comme seule envie, revoir ce fils unique et devenir son frère.
Plus qu'un de me mes cinéastes préférés, Ozu est un peu ma famille d'adoption.