Après le phénoménal succès du premier volet, le public réclamait Eddie Murphy dans la peau d'Axel Foley, flic marginal et rigolard. Il fallait faire mieux, plus fort, encore plus drôle que dans l'opus précédent. Et Murphy ne déçoit pas son public, son job est effectué dans la plus grande décontraction, le film étant encore tributaire de ses facéties, il sait ce qu'on attend de lui : du culot pour bousculer cette faune californienne friquée qui se prend pour le nombril du monde, des bobards gros comme des camions, un flot verbal qui laisse médusés ses interlocuteurs... tout ceci se vérifie dans cette formidable machine à distraire, bourrée de rythme et d'action, Murphy enchaîne gags, improvisations, répliques qui font mouche et numéros de grande gueule au bagout inimitable.
Les grosses scènes d'action sont plutôt reléguées au second plan, le scénario ayant forcé sur l'aspect comédie et la façon qu'a Axel Foley d'embobiner ses victimes (les ouvriers de la villa de luxe, la secrétaire du club de tir...), un véritable festival dans lequel Murphy excelle et qui ne laisse guère de latitude à Tony Scott pour innover dans cet opus où il se plie entièrement aux facéties de la star. Une part plus importante est donnée à Judge Reinhold pour étoffer le personnage de Billy qui devient fan de Rambo et d'armes à feu. On retrouve le même rythme imprimé par le tempo techno-pop composé par Harold Faltermeyer, on a droit en prime à une petite incursion dans l'empire Playboy où Hugh Hefner joue son propre rôle au milieu de naïades garanties sans cellulite. Et puis le casting solide (où Murphy se frotte à Brigit Nielsen, déjà ex-madame Stallone) vient épauler ce polar rigolo d'un niveau pratiquement égal au premier film, mais que je note 8/10 parce que le film n'innove guère par rapport au premier, et que le personnage de Serge disparait. Alors pourquoi bouder son plaisir ?