Évidemment ce quatrième volet est rempli jusqu'à la gueule de fan service, de références et autres clins d’œil pas toujours très subtils aux épisodes précédents de la série.
Evidemment, le film rempli son cahier des charges de manière presque comptable en cochant toutes les cases qu'il faut cocher dans ce genre d'exercice et en passant par toutes les figures imposées que requiert la suite des aventures d'un personnage iconique ayant autant marqué les esprits, et l'esprit d'une époque surtout, que peut l'être Axel Foley.
Évidemment, le scénario fera un peu penser à une resucée du premier avec trafique de cocaïne qui va bien, la scène de fusillade finale, etc.
Donc, oui, évidemment, dans l'ensemble, le film est piégé par sa propre mythologie et son propre passé comme le sont souvent les suites tardives d'une série à succès.
Et pourtant, le film en a conscience et en joue un peu.
On y trouve quelques moments très sympathiques, une mise en scène plutôt réussie et dynamique, des acteurs très à leur affaire avec notamment un Kevin Bacon bien croustillant.
Mais à titre personnel, tous les reproches que je pourrais faire au film s’effacent à partir du moment où je peux avoir le plaisir de retrouver ce bon vieil Axel Foley, dans la peau duquel se glisse Eddie Murphy avec toujours autant de facilité et de naturel.
Axel quand j'étais gosse, c'était vraiment un de mes héros préféré. C'était ce type qui s'en sortait toujours en balançant les baratins les plus invraisemblables. Son super pouvoir, c'était son culot monstre allié à une personnalité délurée et à un humour ravageur.
Bien sûr quand il avait plus le choix, il utilisait les flingues, mais sa force c'était sa gouaille. C'était un gars différent des autres héros de films d'actions qui faisaient parler leurs muscles en premier.
J'adorais ce flic anti-héros un peu voyou, cet archétype de trickster toujours prêt à duper son monde.
Et en plus, Axel, il venait d'un endroit tout miteux, alors forcément, pour moi en tout cas, ça renforçait pas mal la manière dont je pouvais m'identifier au personnage.
Et dans ce film on retrouve bel et bien ce bon vieil Axel; toujours foireux au possible, toujours gouailleur, bref semblable à lui-même. En un peu plus fatigué peut-être. Et puis, faut avouer que l'image du type en complet décalage avec le milieu glamour dans lequel il débarque s'est essoufflé un peu aussi, tant Foley est devenu à mesure des suites aussi indissociable de Beverly-Hills qu'il ne l'est de Détroit. C'est un peu sa seconde maison.
Pas grave, on rigole quand même.
Parce que c'est Eddie et qu'on est content de le voir dans un truc sympatoche plutôt que de se lamenter devant une comédie qui donne envie de se cacher le visage derrière un oreiller comme on le fait devant le pire des films d'horreur.
Donc ouais, je vais pas vous dire que Axel F. est un très bon film, mais ça se regarde sans déplaisir si du moins, comme moi, vous avez toujours été un peu sous le charme de Murphy et de son rire légendaire.
En parlant de ça, malheureusement, vous risqueriez d'être un peu triste si vous regardez le film en français: le grand Mel Hondo étant parti faire du doublage dans une autre dimension, le rire français de Murphy n'est plus tout à fait le même.
Bah, la VO, c'est bien aussi.
Ce quatrième volet des aventures du flic le plus "grande gueule" de Détroit est sans doute un film passable légèrement rehaussé dans mon appréciation par la sympathie que que m'inspire le personnage et son interprète.
Je ne suis peut-être pas hyper objectif, mais je vous assure que ça reste meilleur que le troisième volet. C'est sans aucun doute possible très inférieur au premier film et également en dessous du second, mais ce n'est pas une suite indigne de la série ni du personnage.
Allez, ce Axel F n'est pas déplaisant même avec tous les petits défauts inhérents à l'exercice casse-gueule qui consiste à faire une suite tardive d'une série à succès.
Pour le premier volet, c'est ici