Le générique indique que le film est l'œuvre de Burt lancaster et de Roland Kibbee. En fait, les deux compères, deux véritables amis dans la vraie vie, se sont partagés le boulot entre le scénario, la mise en scène et la production. Roland Kibbee étant peut-être plus scénariste que réalisateur et Burt Lancaster, l'inverse. Et d'ailleurs cela n'a guère d'importance car le résultat final me plait bien.

Le film est un polar que je vais peut-être classer comme "film noir" car au final il y a quand même de quoi bien désespérer de l'humanité dans ce film à l'atmosphère lourde.

Un ancien flic (Burt Lancaster) sorti de prison, en libération conditionnelle, après avoir été condamné pour le meurtre de l'amant de sa femme, se fait embaucher comme veilleur de nuit dans un campus universitaire. Et comme par hasard, suite à son arrivée, les meurtres s'enchainent de façon incompréhensible. L'intrigue est tortueuse à souhait mais remarquablement bien construite et solide. Ce que j'ai bien aimé dans ce scénario, c'est qu'on y oppose les jeunes (les étudiants, l'avenir en quelque sorte) au monde (faisandé ou malade, c'est selon) des adultes. En bref, des victimes qu'il convient de défendre contre un monde de prédateurs en tous genres, au minimum bassement intéressés par l'argent.

J'ai bien aimé le personnage interprété par Lancaster qui lui va comme un gant. Le rôle qui tient du "flic un jour, flic toujours" met en scène un gars profondément intègre, droit dans ses bottes mais débordant d'empathie pour cette jeunesse qu'il ne comprend pas forcément mais qu'il respecte. "Je suis vieux jeu" avouera-t-il un jour à l'officier de police qui gère sa libération conditionnelle. Ce constat qui n'est pas, à mes yeux, un défaut, traduit possiblement la véritable personnalité de l'acteur qui assume son âge.

Il me fait furieusement penser au personnage de Jim Malone dans "les incorruptibles" de 1987, joué par le magistral Sean Connery …

Le reste de la distribution n'est pas sans intérêt avec Harris Yulin dans le rôle du shérif dont on se demande bien pour qui il roule, Susan Clark dans le rôle de l'officier de police chargée des libérés conditionnels au regard gourmand, Bill Lancaster (le fils !) dans le rôle d'un étudiant au style cool et Cameron Mitchell dans le rôle d'un ex-flic ami de Burt Lancaster.

Pour conclure, "le flic se rebiffe" (titre un peu racoleur en France) ou mieux, "the Midnight Man" est un bon petit polar à l'atmosphère sombre qui me semble valoir le détour, ne serait-ce que pour la prestation de Burt Lancaster.


JeanG55
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films noirs et Les meilleurs films de 1974

Créée

le 30 déc. 2024

Critique lue 12 fois

4 j'aime

JeanG55

Écrit par

Critique lue 12 fois

4

D'autres avis sur Le Flic se rebiffe

Le Flic se rebiffe
Caine78
7

Critique de Le Flic se rebiffe par Caine78

Seconde et dernière réalisation de Burt Lancaster (appuyé par Roland Kibbee), « Le Flic se rebiffe » apparaît dans la lignée des polars mélancoliques et sans illusions des années 70,...

le 5 mai 2018

5 j'aime

Le Flic se rebiffe
JeanG55
8

The Midnight man

Le générique indique que le film est l'œuvre de Burt lancaster et de Roland Kibbee. En fait, les deux compères, deux véritables amis dans la vraie vie, se sont partagés le boulot entre le scénario,...

le 30 déc. 2024

4 j'aime

Le Flic se rebiffe
greenwich
6

Le flic se rebiffe (1974)

Il s'agit d'un film noir avec les ingrédients classiques : meurtre, flic un peu à côté de la plaque, faux suspect, femme fatale. L'excellent Burt Lancaster est un ancien flic qui a fait de la prison...

le 28 avr. 2014

4 j'aime

Du même critique

L'Aventure de Mme Muir
JeanG55
10

The Ghost and Mrs Muir

Au départ de cette aventure, il y a un roman écrit par la romancière R.A. Dick en 1945 "le Fantôme et Mrs Muir". Peu après, Mankiewicz s'empare du sujet pour en faire un film. Le film reste très...

le 23 avr. 2022

26 j'aime

9

Le Désert des Tartares
JeanG55
9

La vanité de l'attente de l'orage

C'est vers l'âge de vingt ans que j'ai lu ce livre. Pas par hasard, je me souviens très bien qu'un copain me l'avait recommandé. J'avais bien aimé. Cependant, je n'ai jamais éprouvé le besoin de le...

le 7 avr. 2023

25 j'aime

33

125, rue Montmartre
JeanG55
8

Quel cirque !

1959 c'est l'année de "125 rue Montmartre" de Grangier mais aussi des "400 coups" du sieur Truffaut qui dégoisait tant et plus sur le cinéma à la Grangier dans les "Cahiers". En attendant, quelques...

le 13 nov. 2021

25 j'aime

5