Seconde et dernière réalisation de Burt Lancaster (appuyé par Roland Kibbee), « Le Flic se rebiffe » apparaît dans la lignée des polars mélancoliques et sans illusions des années 70, réaliste sans être pesant. Lancaster prend grand soin de ses personnages, témoignant d'une rigueur discrète mais réelle dans l'écriture comme la réalisation, sans éclat mais précise, soignée. Dommage que le scénario apparaisse, notamment dans la dernière partie, souvent confus et inutilement complexe, une révélation succédant à une autre révélation : certes, cela renforce la dimension pessimiste et désabusée de l'œuvre, mais ne nous éclaire pas franchement sur une enquête par ailleurs plutôt intéressante.
Peu d'action, sans pour autant que le film soit statique, au contraire. Un léger humour mais pas trop, juste ce qu'il faut. Enfin, si Burt Lancaster metteur en scène (et scénariste) s'en sort plutôt bien, Burt Lancaster acteur en impose carrément, entouré par des seconds rôles talentueux, de Susan Clark à Cameron Mitchell en passant par Harris Yulin
(au passage, que ce dernier, présenté comme un médiocre presque du début à la fin, s'avère en définitive pratiquement le seul protagoniste intègre avec le héros ne manque pas de saveur).
Pas une réussite totale, mais un film faisant honneur à sa star, surtout dans un registre où on ne l'attendait pas vraiment. À découvrir.