Ce film est l'histoire du fondateur de l'empire McDonald's, une subtilité qui m'avait échappé en entrant dans la salle. Il s'agit de Ray Kroc, un homme ambitieux et visionnaire, qui va franchiser le concept des frères McDonald et s'enrichir à leurs dépends. C'est un avant-goût amer de l'ère Reaganienne et du capitalisme à outrance.


Au premier abord, le film est un produit sans saveur ou tout semble lisse et trop propre. Cela se consomme comme un burger de cette funeste enseigne. La success-story semble toute tracée, en faisant l'éloge du rêve américain. Ça ronronne et Michael Keaton nous sort son catalogue de ses plus belles grimaces, alors que Nick Offerman et John Carroll Lynch brillent dans son ombre envahissante. Puis cela va doucement déraper en laissant le loup entrait dans la bergerie.


L'histoire est intéressante, même s'il y a de nombreux bémols. La réalisation de John Lee Hancock ne transcende jamais son sujet et n'aborde pas les méfaits de la malbouffe, l'exploitation des employés et va nous laisser sur notre faim. Les personnages féminins; Laura Dern et Linda Cardellini; font office d'épouses décoratives et restent sagement dans l'ombre. Il en va de même pour les rôles secondaires masculins; B.J. Novak et Patrick Wilson; ne faisant que passer pour permettre à l'histoire d'avancer, après une première heure poussive. Sa seconde partie est plus captivante, le masque tombe et l'histoire s'assombrit un peu. Certes, rien de vraiment bien méchant mais Michael Keaton se débarrasse de ses tics et donne enfin toute l'ampleur de son talent à travers son sourire carnassier.


C'est une fable contemporaine, dans laquelle ils ne finissent pas tous heureux. Le grand méchant loup a bouffé les deux petits cochons et il a apporté dans chaque ville américaine : une église, le drapeau américain et un McDonald, alléluia! Malheureusement, ce truc s'est exporté dans le monde entier, comme coca-cola et avec elle, l'augmentation de l'obésité chez la population avec tout les effets secondaires néfastes, sans oublier l'exploitation de ses employés, pas merci. Le rêve américain est un brin égratigné, mais comme le monde préfère admirer ceux qui accumulent des richesses, on n'est pas sortie de la merde, comme le prouve l'élection du capitaliste misogyne raciste homophobe et bien d'autres qualités du futur président Donald Trump.


Une histoire méconnue, qui mérite d'être vu, même si le film reste un produit modeste. Le duo Nick Offerman et John Caroll Lynch mérite plus de reconnaissance, ce sont eux qui portent l'histoire dans sa première partie, avant le réveil de la bête Michael Keaton.

easy2fly
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le 29 déc. 2016

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Laurent Doe

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