Un western au féminin, voire féministe, voilà l’alléchant programme de cette série B signée George Marshall et mettant en vedette Audie Murphy. Deux noms du cinéma d’exploitation américain, notamment le western, qui confirment ici des ambitions très mesurées. L’idée est franchement originale : un Nordiste aux idées nobles et au grand cœur déserte pour porter secours aux femmes de son Texas natal qui pourraient être les cibles d’une vengeance indienne. Il les réunit dans une mission et les forme pour faire face au siège. Autour d’un Audie Murphy au visage toujours aussi poupin, une galerie de personnages féminins qui va de la fille de saloon à la bigote en passant par l’aristocrate et la paysanne de caractère. Parmi elles, bien entendu, deux aimables prétendantes et beaucoup de bons sentiments. Celles que tout oppose vont ainsi inévitablement finir par s’apprécier pour unir leurs forces face aux Indiens. C'est cliché mais cela fonctionne.
L’ensemble est souvent maladroit, notamment dans sa mise en place et certaines de ses péripéties, mais c’est un western franchement distrayant, court et bien mené qui se regarde facilement. On pourra évidemment regretter qu’un tel sujet ne soit pas entièrement exploité, le réalisateur et son scénariste se tournant parfois vers les raccourcis au lieu de développer les rapports entre les différents personnages. On pourra également tiquer sur le mélange des tons qui n’est pas toujours heureux. Alors que le film s’achève par une pirouette qui relève plus de la comédie que du drame, il ne cesse de faire des allers-retours entre des personnages tantôt comiques tantôt tragiques qui peinent à se côtoyer de façon rigoureuse dans le récit.
Mais, après avoir posé son sujet de façon elliptique mais efficace, George Marshall mène son histoire, certes sans génie, mais avec autorité. Généreux dans l’action lors de l’assaut des Indiens, il réserve aussi différents sorts aux protagonistes qui donnent un peu plus d’épaisseur à l’ensemble. On est très loin, évidemment, de Convoi de femmes mais le film a au moins le mérite d’aborder un thème souvent négligé dans le western.