Gene Wilder a eu son heure de gloire dans les années 70 grâce aux films de Mel Brooks dont il était l'un des acteurs fétiches, il a assez vite disparu des écrans de façon injuste, c'est pourquoi il faut redécouvrir ce petit bijou de surréalisme délirant. C'est une pochade qui se sert du mythe de Sherlock Holmes et qui relève de la parodie burlesque, en inventant un frère excentrique et pétulant au plus célèbre détective du monde. Le scénario est plutôt compliqué, voire incompréhensible, mais ça n'a aucune importance, je crois que c'est voulu, car en fait, Wilder qui est derrière et devant la caméra, ne vise pas la carte du suspense, ni celle de l'énigme à résoudre, le frère futé s'empêtre dans des pièges qu'il parvient à déjouer par miracle, au détour de gags plus absurdes les uns que les autres ; on l'a compris, c'est un film qui possède un véritable grain de folie, une farce sans queue ni tête avec une succession de sketches gratuits plus ou moins réussis, car il n'est pas sans défauts, certains gags ne fonctionnent pas vraiment, et c'est parfois un peu trop fou, mais Wilder a de l'énergie, il a rassemblé les autres acteurs fétiches de la bande à Mel Brooks, comme Dom De Luise toujours aussi étonnant et drolissime, le formidable Marty Feldman dans le rôle d'un génial imbécile, et la débordante Madeline Kahn, auxquels se joignent d'autres acteurs britanniques plus sérieux comme John Le Mesurier, Roy Kinnear ou Leo McKern... utilisés ici dans des rôles comiques. Bref, cette sarabande de pantins est parfois un peu laborieuse, il lui manque la pointe de génie melbrooksienne qui aurait pu en faire un grand film, mais le résultat est suffisamment sympathique pour s'abandonner à cette parodie poilante.