Dans les rues de Belgique.
Les frères Dardenne nous invitent à faire la rencontre de Cyril, un gamin opiniâtre, agressif et visiblement perturbé, qui n'a pour désir que de retrouver son père, et son vélo. Un cas qui relève par moments de la psychiatrie, tellement son impulsivité frise parfois la démence. On a donc du mal à s'attacher à lui, même si on peux comprendre ce pauvre gamin issu d'un père indigne et d'une mère anonyme, interprété avec fougue par Thomas Doret, frustré d'être séparé de son seul repère, son inséparable vélo.
L'alchimie des deux frères fonctionne plutôt bien. Avec une réalisation sans reproches et un scénario bénéficiant de nombreux ressorts dramatique (il faut dire que le film dure moins de 90 minutes), ils font preuve d'une maîtrise incontestable sur un sujet plutôt fort. Mais, j'aurais pour ma part préféré une intrigue plus recentrée sur la recherche du père. En effet, au bout de 30 minutes, le mystère est rompu, c'est dommage. Je regrette aussi le personnage un peu trop gentil et attentionné de cette coiffeuse (pourtant subtilement interprété par Cécile de France), qui se fait, pendant un bon bout de temps, gâché la vie par ce gamin intenable.
Ce cinéma naturaliste peut être intéressant. Il sait se faire témoin d'une époque sans ménagement et complaisance. Mais c'est à double tranchant. L'histoire contée s'en trouve parfois simpliste (comme c'est le cas ici), ce qui peut rendre insatisfait le spectateur souhaitant s'évader d'un quotidien morose. Cela se retrouve dans une fin un peu expéditive...
Un film tout de même intéressant, qui bénéficie d'un propos solide et de performances d'acteurs honorables. Mais malgré cela, j'ai du mal à être captivé par l'histoire malheureusement banale du jeune Cyril, à laquelle il manque peut-être le punch qui rend inoubliable les belles aventures.