Duke Anderson (Sean Connery) vient de passer 10 années derrière les barreaux et pour mieux nous dresser le portrait de ce personnage singulier, Sidney Lumet nous convie à son ultime séance de thérapie de groupe. Une fois dehors, chassé le naturel, il revient au galop. Le moins que l'on puisse dire c'est que dans le monde feutré du cambriolage de haut vol, la réhabilitation semble uniquement théorique. A peine à l'air libre, Duke se rend chez sa petite amie Ingrid (Dyan Cannon) et décide de mettre la main sur tous les objets de valeur de cet hôtel particulier de Manhattan. Dès le début du film, on est surpris par l'ambiance débonnaire et décontractée due en partie aux accords Groovy de Quincy Jones couplés à des notes aux consonances robotiques. Les rues de New York n'ont pas changé depuis 10 ans à ceci près que la vidéosurveillance est partout et les mises sur écoute policière ont fait leur apparition dans la nouvelle société américaine. Nous sommes en 1970 et le portrait du président Nixon aux détours d'une scène donne un petit côté prophétique au film de Lumet qui n'hésite pas à user, voire abuser de toute cette nouvelle technologie à des fins légales ou illégales. En bref, le monde de la cambriole va devoir s'adapter et c'est tout l'enjeu du film. Reste plus qu'a Duke de former son équipe composée entre autres de Martin Balsam ou encore du tout jeune Christopher Walken considéré comme le "hacker" de la bande. "Le gang Anderson" est une comédie dramatique au milieu d'un film dit "de casse" sans véritables méchants et encore moins de véritables gentils, mais Lumet rajoute au suspens, un découpage de scène inédit au cinéma à cette époque jouant sur la temporalité ainsi il modernise le genre. Bienvenue dans les années 70 !