Si j'ai voulu voir "The Newton boys", c'est clairement pour son réalisateur, Richard Linklater, dont j'aime les films récents, sans trop connaître son œuvre plus ancienne.
Et c'est peut-être cette même raison qui me pousse à l'indulgence, car si ce biopic sur une fratrie de cow-boys devenus braqueurs s'avère plutôt sympathique et divertissant, le récit manque clairement de souffle pour captiver vraiment.
On est entre le 5 et le 6, quoi, et je choisis de basculer vers la note supérieure car le film m'aura permis de découvrir cette "histoire vraie" pas banale, survenue dans les années 20 ; d'ailleurs, durant le générique de fin, on pourra voir deux des frangins Newton interviewés à la télévision américaine à la fin des seventies, vieux et (partiellement) repentis.
Linklater choisit le ton de la comédie pour raconter le parcours de ces bandits d'honneur, signant une mise en scène classique, au montage trop peu dynamique durant la première heure, laquelle s'avère redondante et n'évite pas quelques longueurs. Heureusement, le rythme s'accélère par la suite, au cours d'une seconde partie articulée autour de l'attaque d'un train postal rempli d'argent, longtemps considérée comme le casse du siècle.
Côté interprétation, on soulignera la distribution prestigieuse, mais aussi la propension des comédiens à cabotiner joyeusement, visiblement encouragés par le réalisateur, qui accentue ainsi la tonalité humoristique du métrage. Ainsi, les personnages ne bénéficient pas d'une épaisseur considérable, préférant insister sur un ou deux traits de caractère qui les définissent.
On a donc Matthew McConaughey le leader audacieux et charmeur, Ethan Hawke le cul-terreux rigolo porté sur la bouteille, Skeet Ulrich le jeunot anxieux et scrupuleux, et enfin Vincent d'Onofrio l'aîné qui joue de la musique country.
Par ailleurs, on a le plaisir de voir Julianna Margulies dans un rôle décent au cinéma, ainsi que quelques gueules pittoresques dans des seconds rôles (Dwight Yoakam, Charles Gunning…).
En fait, le gros atout de "The Newton boys" réside dans sa bonne humeur communicative : on assiste à un biopic plutôt rigoureux dans les faits mais qui ne se prend pas au sérieux, ce qui finit par rendre l'ensemble attachant, malgré ses défauts et son manque d'originalité.